Après son installation au poste de patron des armées en remplacement du général d’Armée Cheikh Wade, le général de Corps d’armée Mbaye Cissé a lu son ordre du jour numéro 1 : crise en Casamance, opérations, logistique, équipements, sécurité et défense sont ses maitres-mots.
Dans sa feuille de route, le Cemga a décliné les grands axes de sa mission de commandant des armées. «Face aux sirènes de l'incertitude et du chaos, à l'exposition médiatique débridée dans les réseaux sociaux, opposons notre éthique de soldat, c'est-à-dire la discipline, notre piédestal le plus sûr ; opposons la discrétion, le devoir de réserve, la solidarité et surtout la confiance absolue en la hiérarchie. J'engage donc tous les échelons de commandement à veiller scrupuleusement aux exigences de notre sacerdoce, tout en cultivant au quotidien le culte du travail bien fait, l'équité, le mérite, le respect mutuel, l'enthousiasme et la saine camaraderie, valeurs qui fondent notre identité de soldat et, à ce titre, doivent demeurer des points de vigilance pour chacun et pour tous. J'engage ainsi les Grands Commandements et Services à poursuivre leurs efforts pour ancrer, dans le vécu opérationnel de nos unités, un concept de soutien décentralisé, conforme à l'esprit de la déconcentration en cours et à la nature des engagements modernes si exigeants en autonomie. En tout état de cause, l'effort logistique sans précédent consenti par la Nation pour combler nos gaps capacitaires n'appelle qu'un seul et unique réflexe : la préservation jalouse de notre potentiel…», note le général.
Paix en Casamance
S'agissant des activités opérationnelles, dit-il, elles constituent et demeurent «notre cœur de métier». «A ce titre, dans le sillage des gains opérationnels encourageants engrangés ces dernières années, au sud de notre pays, la sécurisation effective et totale du sanctuaire national restera notre credo pour retrouver définitivement la paix, et participer au retour à une vie normale des populations longuement éprouvées. Dans l'intervalle, la traque de l'économie criminelle du bois et de la drogue y sera menée sans répit, tout en envisageant un décentrement opérationnel rapide vers d'autres zones potentielles d'intervention. Sur le plan intérieur, une paix prometteuse se profile à l'horizon dans la région naturelle de Casamance, après quatre décennies de violence», renseigne le Cemga.
Avant de poursuivre : «il en est de même pour l'Armée de l'air dont l'opérationnalisation imminente des nouvelles bases à Linguère, Tambacounda et Kaolack, permettra une meilleure prise en compte de la défense aérienne globale du territoire et surtout l'appui multiforme aux autres composantes. Quant aux forces terrestres, fer de lance de notre dispositif de veille et de réaction, leur emploi devra garantir une présence effective sur nos frontières, dans le cadre de la posture permanente de sûreté et de la déconcentration en cours. Il sera procédé aussi au recrutement d'officiers sous-contrat, coïncidant avec la réactivation du corps des officiers de réserve, ce qui permettra de disposer de compétences dans des expertises critiques. Des ressources humaines bien formées, suffisamment entraînées, physiquement prêtes à l'action, mais aussi et surtout motivées grâce à des mesures d'amélioration continue de la condition militaire, telle devrait être la position permanente du curseur des armées. A l'évidence, décliner une ambition sur les opérations, la logistique et les ressources humaines serait vain sans un temps d'arrêt sur les valeurs qui doivent être les nôtres, en ces moments dominés par le mélange des genres et la perte de repères», souligne le général.
BMS