CRASH DE L’HELICOPTERE MILITAIRE: Robert Sagna perd deux beaux-frères et trois proches

La famille Sagna de Brin n’en revient pas. Quelques heures après l’enterrement d’un des leurs, en l’occurrence Jacob Sagna, un autre drame a frappé cette famille attristée. Le maire honoraire de Ziguinchor, Robert Sagna, a perdu dans cette catastrophe aérienne deux beaux-frères et trois proches de sa famille. A Brin, la tristesse et la consternation sont les mieux partagés.



Grégoire Diatta, Michelle Coly, Philippe Biagui (Inspecteur de police) Albert Mané et Eliane Diatta sont les victimes originaires du village de Brin qui ont péri dans le crash de l’hélicoptère militaire qui les transportait vers Dakar.  Dans la famille des Sagna, à Brin, village situé à sept kilomètres de Ziguinchor, c’est la consternation. Alphonse Diatta, neveu de Robert Sagna : «c’est difficile de croire que toutes ces personnes, presque de la même famille, sont mortes d’un seul coup». Larmes aux yeux, il poursuit: «ils étaient tous venus accompagner leur oncle à sa dernière demeure, et voilà, à leur retour vers leurs familles, ils sont morts». Remplie de monde, la maison mortuaire de Philippe Biagui, Inspecteur de police, ne désemplit pas depuis la tombée de la mauvaise nouvelle. Ses cousins, sœurs et proches acceptent difficilement ce qui leur est arrivé. «On ne doutait même pas que Philippe effectuait son dernier voyage et qu’il ne reviendrait plus. On a passé la journée ensemble, avant l’heure de leur départ pour Dakar. Il a laissé derrière lui une famille complètement abattue», ajoute Julien Diatta, un de ses neveux.
La nièce de Philippe Biagui d’ajouter : «tout le village est sous le choc. Si on savait que la grande faucheuse avait rendez-vous avec nos parents, ils n’allaient pas partir. C’est inqualifiable, ce qui est arrivé au village de Brin. Presque cinq personnes du même village et presque de la même famille meurent de cette façon atroce, c’est très douloureux, dans la mesure où elles sont venues pour l’enterrement de leur oncle», souligne-t-elle.
Au domicile de Robert Sagna, à Brin comme à Ziguinchor, on note une valse de proches, d’amis et de militants venus de partout pour présenter leurs condoléances à l’ancien ministre d’Etat.
 
 
Robert Sagna : «Je suis atterré devant cette catastrophe. Moi-même je devais être dans l’avion»
 
Entouré des membres de sa famille et ses proches collaborateurs, c’est un Robert Sagna consterné qu’on a trouvé assis dans son salon, le téléphone collé à l’oreille pour recevoir des condoléances. N’ayant pas jugé nécessaire de s’adresser à la presse dans un premier temps, il est finalement revenu sur sa décision. «C’est inqualifiable», lâche-t-il. Avant de poursuivre : «je suis atterré devant cette catastrophe qui vient de se produire. D’une façon ou d’une autre, ils sont tous de la même famille». Sidéré, Robert Sagna n’arrive pas à sortir les mots et trouver les qualificatifs. «Je n’ai pas de qualificatifs pour cette catastrophe. C’est pénible et atroce.  Ils sont venus pour enterrer un de leurs oncles, voilà qu’ils sont morts en rentrant chez eux», nous confie-t-il, en sortant  difficilement les mots. Il a aussi révélé qu’il devait être dans l’avion, mais finalement il a renoncé à son voyage à cause des condoléances qu’il recevait.
 
 
Jean-Pierre Senghor : «Je devais être dans l’avion»
 
Le secrétaire exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire, Jean-Pierre Senghor, qui devait être à bord de l’hélicoptère n’en revenait pas après avoir eu écho du crash. «J’ai reçu la mauvaise nouvelle aux environs de 21h, quand un de mes beaux-frères est venu m’informer que l’appareil qui devait me transporter à Dakar s’est écrasé. Sur place, j’étais inerte, et je ne pouvais pas croire à cette réalité. Car, mes beaux-frères, ma tante et les membres de l’équipage ont tous péri dans ce drame. C’est une catastrophe que nous vivons très difficilement», laisse entendre Jean-Pierre Senghor, très attristé.
 
Ahmet COLY

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