COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE À L’ÉCOLE: Quand le projet peine encore à voir le jour



 
 
C’est en avril 2017 que le projet Cmu-élèves a été lancé. En partenariat, le ministère de l’Education nationale, le ministère de la Santé et de l’Action sociale et l’Agence de la Couverture maladie universelle, ont initié ce projet, afin de permettre à tous les élèves de s’affilier à des postes ou mutuelles de santé communautaire, pour une meilleure prise en charge, à moindre coût. Initialement prévu pour la rentrée 2017-2018, le régime de prise en charge destiné aux élèves peine encore à démarrer. Et pire, l’information d’une quelconque affiliation des élèves à des postes de santé n’a même pas encore été reçue par certains chefs d’établissement. Qu’est-ce qui retarde autant l’effectivité du projet Cmu-élèves ? Même s’il a été lancé depuis avril dernier, la Couverture maladie universelle à l’école n’est toujours pas effective dans les établissements publics de Dakar. D’après Demba Seydi, directeur de l’école primaire Marie Codou Sarr Ndiaye de Grand-Dakar, par ailleurs président du Conseil d’administration de la mutuelle de santé Yokkouté, Aucune circulaire n’a été envoyée pour les informer de l’affiliation, cette année, des élèves aux mutuelles de santé, même s’il avait eu écho de cette initiative du ministère de la Santé. «C’est ce qui était réellement prévu, parce qu’on nous avait dit que dès le mois d’octobre, on va enrôler tous les élèves et particulièrement ceux de l’école primaire aux mutuelles et postes de santé. Cependant, ce n’est pas encore effectif». Si le projet n’a toujours pas débuté, d’après le directeur de l’école, c’est certainement parce que toutes les dispositions n’ont pas encore été prises.
Un peu plus loin, à l’école primaire Route des puits, aucune information par rapport à la Cmu-élèves n’a été reçue. «Vous venez de m’en informer», laisse entendre Ibrahima Kandé, 1er adjoint du directeur. Trouvé devant une salle de classe, donnant des instructions à une enseignante, M. Kandé explique que par rapport à la santé à l’école, les élèves bénéficient d’une journée de consultation gratuite, depuis longtemps. «Chaque année, c’est la mairie de Dakar qui nous envoyait une équipe de médecins qui prenait toute une journée pour venir examiner tous les enfants», explique-t-il.
Au lycée Thierno Seydou Nourou Tall, même remarque. L’information n’est pas encore arrivée au niveau des autorités administratives de l’école. La question de la Cmu-élèves, M. Mbodj, proviseur dudit lycée, n’y connait pas grand-chose. «A mon niveau, je n’ai rien reçu», lâche-t-il. Tout comme l’école primaire Route des puits, le lycée Seydou Nourou Tall organise des journées de consultation, qui sont initiées depuis l’année dernière.
MAMADOU MBAYE, DIRECTEUR DE L’ASSURANCE MALADIE À L’AGENCE DE LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE : Pourquoi le processus à commencé dans certaines localités et aps dans d’autres ?
Interpellé sur la cette situation de non effectivité duCmu-élèves dans beaucoup de localités dont Dakar, le directeur de l’assurance maladie à l’agence de la couverture maladie universelle évoque la nécessité de suivre un certain processus. «Effectivement, la Cmu élèves a déjà commencé dans certaines régions. Mais, il faut comprendre que dans l’arrêté interministériel qui organise la Cmu élèves dans les écoles, il est envisagé pour sa mise en œuvre tout un processus qui commence à la rentrée scolaire. Mais le dispositif d’affiliation des élèves est continu durant au moins le premier trimestre. C’est la raison pour laquelle, dans certaines écoles, des activités autour des Inspections académiques, des Inspections de l’éducation et de la formation et des chefs d’établissement ont déjà eu lieu, alors que dans d’autres régions, les activités n’ont pas encore été planifiées. Toutefois, dans les prochains jours, les activités vont débuter», explique-t-il. Et Mamadou Mbaye de reconnaître que des efforts doivent être encore faits en termes de communication pour une meilleure implication des acteurs. «Nous sommes conscients que le projet doit être accompagné d’une grande communication. Nous avons déjà commencé une communication locale. Au niveau des régions, il y a des émissions radios qui sont en train d’être diffusées sur la Couverture maladie universelle. Des spots sur la Cmu-élèves sont également en train d’être préparés. Le dispositif mis en place devrait permettre l’affiliation de maximum d’élèves. Cependant, il y a certains élèves dont les parents sont déjà dans les Ipm, ou encore bénéficient d’imputation budgétaire. Et même pour ces derniers, nous leur suggérons d’affilier leurs enfants à ce régime qui donne l’accès aux points de prestation de proximité. C’est un avantage pour les élèves, car ça leur permet de se rapprocher des structures de santé», soutient M. Mbaye. En outre, ce dernier est revenu sur les grandes lignes de ce qu’est la Cmu et le cmu-élèves. «La Couverture maladie universelle de base est un régime à travers lequel, les Sénégalais du secteur informel et du monde rural qui n’ont pas de couverture maladie, peuvent s’inscrire dans les mutuelles de santé. L’inscription est à 3500 F. Ce montant est subventionné par l’Etat qui donne 3500 F de plus à chaque fois que quelqu’un s’inscrit dans une mutuelle de santé. La somme versée par l’individu donne droit à un paquet de services et de prestations. Le contexte de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle à l’école a coïncidé avec le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence. Dans ce programme du ministère de l’Education nationale, la prise en charge des élèves est un axe important. En collaboration avec le ministre de l’Education nationale, nous avons réfléchi sur un dispositif de couverture spécifique aux élèves. Nous voulons au moins, quand les élèves tombent malades, qu’ils aient accès aux postes et centres de santé, mais aussi aux médicaments. La cotisation est de 1000 F par élève et par année».
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)
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