COUP MORTEL A DAROU MOUHTY: Les talibés Baye Fall de Serigne Abass Mbacké Noreyni fixés demain ; la famille de la victime en colère



 
 
A Chicory, dans la commune de Darou-Mouhty, la communauté Baye Fall, disciple du marabout Serigne Abass Mbacké Noreyni, s’inquiète certainement du sort de leurs condisciples, jugés, il y a deux semaines et dont l’un, en l’occurrence Mbaye Bâ alias Aba, risque 5 ans de prison. Mais, si l’inquiétude règne dans un camp, du côté des proches de la victime, c’est l’écœurement par rapport au fait que l’affaire soit jugée en flagrant délit. Le juge de Diourbel va vider le dossier demain. Les sept talibés de Serigne Abass Mbacké Noreyni peuvent égrener leur chapelet ou, en tout cas, prier le Ciel pour que le juge soit clément à leur égard en prononçant sa sentence. Car, c’est demain que Mbaye Bâ alias Aba et ses co-prévenus seront fixés sur leur sort. Les talibés du marabout de Darou-Mouhty ont déjà eu la baraka de voir leur dossier confié au juge des flagrants délits, puisqu’il s’agit de mort d’homme. En effet, le 30 septembre dernier, jour de la Tamkharit, Mbaye Bâ et ses condisciples avaient tabassé à mort Mourtalla Guèye. Le Procureur, maître des poursuites, n’a pas estimé nécessaire d’envoyer le dossier en information et a donc traduit les prévenus devant le juge des flagrants délits. Mais, si d’emblée on estime qu’il s’agit d’une baraka des talibés, pour les proches de la victime, il y a eu des interventions qui ont fait que le Parquet a atténué les charges pour renvoyer l’affaire en flagrant délit, pour éviter des peines lourdes à Mbaye Bâ et Cie. Au cours du procès, en tout cas, le Procureur a requis 5 ans à l’encontre de Mbaye Bâ dit Aba, considéré comme le présumé auteur principal et 3 mois assortis du sursis contre ses co-prévenus.
Cette affaire remonte donc à la nuit du 30 novembre, à Chicory, un village situé au sud-ouest de Darou-Mouhty. Selon Mbaye Bâ dit Aba, il a surpris Mourtalla Guèye alors qu’il tentait de voler un cheval, tard dans la soirée. Pris sur le fait, celui-ci a sorti un coupe-coupe pour le menacer. C’est alors qu’il a pris son gourdin qu’il lui assène à la tempe. Mourtalla Guèye a titubé avant de s’affaler au sol. Il a alors crié au voleur. C’est ainsi que les autres talibés sont venus ; ils ont chacun pris un fil électrique pour le «barkélou», le frappant avec, alors qu’il était toujours à terre. Et comme leur marabout était déjà couché, ils ont ligoté «le voleur» à un poteau et l’ont abandonné là-bas, attendant le lever du jour pour informer le marabout. Le lendemain matin, il était déjà mort.
N’empêche, lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, les talibés étaient aux champs, reprenant le travail comme si rien ne s’était passé. Les pandores étaient même étonnés de l’attitude des talibés, alors qu’il y avait une personne morte juste à quelques mètres. Lors du procès, Mbaye Bâ a reconnu avoir porté un coup de gourdin sur la victime, tout comme ses acolytes ont reconnu avoir fait le «barkélou» avec un fil électrique, à l’exception du nommé Mouhamed Thiam. Les proches de la victime ont dégagé en touche l’argumentaire des prévenus et parlent d’homicide volontaire. A les en croire, c’est en Chambre criminelle que le dossier devait atterrir. Le verdict sera connu demain.
Alassane DRAME
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