CONTRE LA MIGRATION IRREGULIERE : L’aquaculture et la pisciculture proposées par l’Ana et Veolia comme palliatif à Mbodiène




 
Attendue depuis midi, c’est à 13 heures que Mme Fatou Diouf, ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires du Sénégal, a fait son entrée dans la ferme aquacole des Sœurs du Saint-Cœur de Marie, dans le département de Mbodiène. A l’invitation de l’Ana, l’Agence nationale d’aquaculture, elle est venue inaugurer l’écloserie de la ferme.
 
Sur ce site de 5 hectares, où sont plantés des arbres fruitiers et des légumes, sont produits des tonnes de poissons issues de la pisciculture, une technique révolutionnaire pour ces populations qui, jadis, n’avaient d’activité que la pêche. Grace à un partenariat conclu entre l’Ana, la fondation Veolia, l’Institut océanographique Paul Ricard et le Comité interministériel de lutte contre la migration clandestine, se trouvent sur ce site les réponses aux fléaux qui interpellent le Sénégal. Selon Mme Patricia Ricard, «(elle ne connait) pas un projet aussi complet que celui-ci ; parce qu'il est une réponse pour l’autonomisation des femmes. Il assure la sécurité et la souveraineté alimentaires, la lutte contre la faim, contre la pauvreté et contre la migration irrégulière.»   
Alors que le site n’accueillait que des bassins où sont élevés des poissons - poisson chat et tilapia -, la ferme produit depuis quelque temps des alevins grâce à une toute nouvelle écloserie installée sur place. « Grace à ce laboratoire, de nombreux pisciculteurs pourront, désormais, venir s’approvisionner sur place », a fait savoir le Dr Samba Ka, le Directeur général de l’Aquaculture au Sénégal. Avec ce nouvel outil mis à leur disposition, les professionnels du secteur auront un endroit où ils pourront s’approvisionner en alevins, à moindre cout. Et ce ne sont pas moins d’un million d’alevins qui sortiront chaque année de cette écloserie, selon les estimations des scientifiques de l’Ana.
Hôte du jour des Sœurs de la congrégation du Saint-Cœur de Marie, à Nianing, Me Patrick Poinard, le délégué général de la fondation Veolia, a fait savoir que son organisation compte apporter tout son soutien au gouvernement sénégalais dans le domaine de la formation des jeunes et l’accompagnement des femmes dans la création de secteurs porteurs d’emplois.  Déjà sur ce site, plus de 30 femmes issues de la localité viennent travailler tous les jours avec l’assurance de rentrer avec 2500 F Cfa en fin de journée. Pour Mme Fatou Diouf, ce sont des initiatives pareilles qu'il faut encourager parce qu'elles sont une réponse réelle au chômage des jeunes et des femmes. Et le gouvernement multipliera ce genre de partenariat pour vulgariser le modèle.    
 
 Baye Modou SARR
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :