Les camionneurs sont en colère contre les autorités étatiques du pays et envisagent, par la même occasion, de l’exprimer avec fracas par un vaste mouvement de grève illimitée, lundi prochain, à partir de 00h. Gora Khouma et ses collègues dénoncent avec vigueur les nouvelles mesures de l’Uemoa appliquées uniquement par le Sénégal, notamment l’augmentation du prix de la charge à l’essieu.
Si l’Etat du Sénégal campe sur sa position d’appliquer la nouvelle mesure relative à la hausse du prix de la charge à l’essieu de l’Uemoa, les camionneurs vont immobiliser leurs véhicules, en guise de protestation, par une grève illimitée lundi prochain. Ils étaient en assemblée générale, mercredi dernier, au siège de l’Union des travailleurs routiers du Sénégal dirigée par Gora Khouma. «Il y aura un arrêt de travail lundi prochain à 00h de tous les camionneurs, jusqu’à ce que l’Etat du Sénégal revienne à de meilleurs sentiments par rapport à l’application des nouvelles directives de l’Uemoa, notamment l’augmentation du prix de la charge à l’essieu», a soutenu Gora Khouma, porte-parole du jour.
Le patron de l’Union des routiers du Sénégal et ses collègues camionneurs précisent toutefois ne pas être contre l’Uemoa. Mais, ils demandent juste une harmonisation des pays membres de l’Uemoa dans l’application des nouvelles directives. «Si l’Uemoa donne une consigne, nous sommes prêts à respecter cela, mais à la condition que les autres pays membres de l’institution africaine appliquent ladite consigne. D’où notre cri de cœur à l’endroit des autorités étatiques, aux fins de retirer ou de suspendre l’application de la nouvelle mesure portant augmentation du prix de la charge à l’essieu. S’y ajoutent la multiplication du tonnage et les aspects techniques de la mesure en question que nous ne maîtrisons pas», ont-ils fait remarquer.
L’empressement de l’Etat à appliquer la mesure se justifie par sa boulimie financière
M. Khouma et ses camarades justifient l’empressement de l’Etat du Sénégal à appliquer les nouvelles mesures de l’Uemoa contre les camionneurs par sa débordante boulimie financière. D’autant que l’institution continentale africaine a sorti beaucoup de directives, parmi lesquelles le contrôle en trois points, c’est-à-dire trois postes de contrôle, mais l’Etat du Sénégal n’en a cure. «L’Uemoa a dit trois postes de contrôle, mais au Sénégal, il existe mille postes de contrôle. Cela démontre à suffisance que ce qui intéresse le pays, c’est uniquement l’argent. En tout cas, nous souffrons dans notre âme et chair. Soit, l’Etat du Sénégal reste sur la même lancée que les autres pays membres qui rechignent à appliquer les nouvelles directives - soit, en tant qu’Etat souverain, le Sénégal déclare publiquement avoir pris sur lui la responsabilité de respecter la mesure, sans pour autant attendre les autres Etats membres», ont soutenu les camionneurs. Qui invitent les acteurs du secteur de transport en commun à se solidariser avec eux.
Vieux Père NDIAYE