CONTENTIEUX LSFP-EXCAF TELECOM: La Ligue condamnée à verser 10 millions à Excaf



 
 
La première Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Dakar a octroyé 10 millions de francs Cfa de dommages et intérêts au groupe Excaf Télécom, qui estime être «injurié et diffamé» par des membres de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp).
 
 
Tout est parti du litige opposant le groupe chinois StarTimes au groupe fondé par Ben Bass Diagne, Excaf Télécom. Le groupe Excaf Telecom, attributaire du TNT, dirigé par Sidy Diagne, avait accusé StarTimes «d’exercice illégal d’activités de distribution de services de communication audiovisuelle et la commercialisation de décodeurs TNT au Sénégal». Conséquence : StarTimes n’a jamais pu exercer sur le territoire national. Puisque le groupe chinois avait un contrat de 600 millions par an avec la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), des membres de l’instance dirigée par Saër Seck, après avoir tenu une réunion ouverte à la presse  pour statuer sur la situation, ont avancé des propos que                                                                  le groupe de presse Excaf Telecom a trouvé «injurieux et diffamatoires» à son endroit. Dirigeant du Groupe, Sidy Diagne a porté plainte contre ceux les membres de la Ligue qui ont tenu ces propos. Le juge a ordonné à la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), civilement responsable, le paiement 10 millions, alors que l’ensemble du préjudice était évalué à 800 millions de F Cfa par Sidy Diagne. Famara Soly de l’Association des managers et administratifs de football (Amaf), considéré comme «l'auteur principal», a écopé de 3 mois assortis du sursis. Quant à Mouhamed Djibril Wade, Amsatou Fall, Bécaye Ba, Abdoulaye Ndiaye et Pape Malick Dièye, cités «en qualité de complices», ils ont été relaxés. 
 
 
 
Retour sur les faits
 
 
 
A la suite du litige provoqué par la signature du contrat de sponsoring liant l’entreprise chinoise StarTimes à la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), le groupe Excaf Télécom a porté plainte pour «injures et diffamation». Lors de cette rencontre, Famara Soly, président de de l’Association des managers et administratifs de football (Amaf) et porte-parole du jour, disait : «le groupe Excaf et son Dg, pour des raisons fallacieuses et mercantilistes, s’agitent pour jeter l’opprobre sur la Lsfp et son président». Les autres prévenus avaient soutenu le président de l'Amaf dans sa démarche. Par la suite, un communiqué de l’instance du football local évoquait notamment les agissements d’une «personne malintentionnée et chercheur de gains faciles qui fait tout pour saboter le contrat de sponsoring entre StarTimes et la Ligue Pro». Dans un autre passage visé par la plainte, les mis en cause parlaient aussi des «difficultés et l’incompétence du groupe Excaf de pouvoir honorer un contrat d’exclusivité sur la TNT». Puis, les dirigeants du football local ont rappelé à Excaf Telecom «la lourde condamnation qui lui a été infligée par le tribunal de commerce pour avoir frauduleusement repris les signaux de Canal+ et Sport TV Portugal». Toujours dans leur sortie, ils indiquaient que Sidy Oumar Massar Diagne veut installer dans l’esprit des Sénégalais le doute», le qualifiant comme «un chef d’entreprise véreux, un DG fraudeur». 
Des propos qui, selon le patron de Excaf, sont «attentatoires à son honneur et à la réputation de son groupe de presse», réagissait-il. Pour le préjudice subi, Sidy Diagne réclamait 300 millions à la Ligue sénégalaise de football. Pour laver l’honneur d’Excaf Telecom, son avocat réclamait 500 millions de F Cfa en guise de dommages et intérêts. L’ensemble du préjudice (à la fois moral et économique) a été évalué à 800 millions de F Cfa. Programmé pour le 5 décembre 2019, le procès a été renvoyé à ce 16 janvier 2020 et finalement remporté par le groupe Excaf Telecom.
 
 
 
Mohamed Djibril Wade, vice-président de la Lsfp et accusé : «c’est décourageant pour un dirigeant de football»
 
 
 
«C’est un peu décourageant pour nous dirigeants», a lâché Mohamed Djibril Wade, vice-président de la Lsfp et coprévenu dans l’affaire. «Nous qui sommes-là depuis 10 ans à nous battre pour le football sénégalais, pour une petite histoire, Famara Soly et quelques-uns comme moi avons été trainés en justice», poursuit-t-il avec amertume. Le président de NGB Niary-Tally dit avoir du mal à comprendre comment des gens qui se sont investis pour le développement du football local puissent être trainés en justice. «Famara, moi comme les autres, avons investi dans ce football et on n’a pas encore gagné. C’est en ce moment qu’on nous traine en justice et qu’on nous condamne… Même si j’ai été relaxé, personnellement, ça fait très mal quand même. C’est incompréhensible !», s’indigne-t-il. Concernant un éventuel recours, Djibril Wade dit attendre une concertation entre le président Saër Seck, les membres de la Lsfp et l’avocat Me Moussa Sarr. «Maintenant, on s’en tient à ce que l’avocat nous dit. On attend d’avoir son point de vue. La Ligue a un président et un avocat, on attend de se concerter pour voir la suite de cette affaire. Pour cette séance on était sur place de 9h à 19h…», a-t-il déclaré. Cependant, Djibril Wade avertit que le combat continue : «C’est décourageant pour un dirigeant de football. Ça fait mal de voir des présidents de clubs trainés en justice, mais nous restons solidaires et soutenons Famara qui a été condamné à 3 mois avec sursis. On va continuer le combat».
 

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