Etabli au Maroc, Dominique Strauss-Kahn mène tranquillement ses affaires en Afrique, offrant son expertise, son expérience et son carnet d’adresses à des palais en mal avec les institutions de Bretton Woods ou pour la promotion à l’extérieur de leurs plans ou programmes de développement économique. Des clients parmi lesquels le Sénégal, où il intervient sur le volet international du Pse.
Même s’il s’est fait maintenant très discret, Dominique Strauss-Kahn pousse régulièrement les portes des palais africains. Ses conseils stratégiques et son carnet d’adresses d’économiste de renommée mondiale, et surtout d’ancien Directeur général du Fonds monétaire international, intéressent au plus haut point nos dirigeants, souvent plongés dans le pétrin économique. Et le Sénégal fait partie du lot de pays africains qui sollicitent les services de l’ancien ministre des Finances de Jacques Chirac. «En Afrique de l'Ouest, le Sénégalais Macky Sall le sollicite régulièrement pour le volet international de son Plan Sénégal émergent (Pse)», informe nos confrères de «Tribune Afrique». Une collaboration qui fait suite à une audience entre le chef de l’Etat et l’ancien argentier de l’Etat français, en février 2017, en présence du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ. Lors de cette rencontre avec Macky Sall, Dominique Strauss-Kahn avait offert ses services relativement au Plan Sénégal émergent (Pse). Et apparemment, les deux parties ont eu par la suite un accord ou contrat, d’où les interventions sporadiques de l’ancien patron du Fmi au Sénégal.
Le Togo, le Congo, le Mali…
Toujours en Afrique de l’Ouest, le Togo, qui a fait un grand bond au dernier classement du Doing Business, faisant partie du top 10 mondial des pays qui ont le plus réformé, a fait appel à l’économiste français, pour la modernisation de la gestion des comptes publics à laquelle le pressent ardemment le Fmi et l'Ue. Et Macky Sall et Faure Gnassingbé n’ont pas manqué d’inspirer leur collègue malien, Ibrahima Boubacar Keïta. En effet, DSK est de plus en plus présent au palais de Koulouba, même s’il n’est pas encore sous contrat. Auparavant, l’ancien sérieux prétendant à la présidence française a fait un passage à succès au Congo Brazzaville. Pour échapper aux griffes du Fmi qui l’a épinglé sur sa dette, Denis Sassou-Nguesso a pu compter sur l'expertise de DSK pour des négociations qui s'annonçaient ardues, dans lesquelles l'économiste français s’est investi à fond, mettant sur la table des solutions innovantes pour desserrer l'étau budgétaire et offrant sa crédibilité internationale au Congo en matière de diversification du tissu productif. Et les résultats ne se sont pas fait attendre.
En Afrique du Nord, la Tunisie a été parmi les premiers pays à faire confiance à DSK qui, depuis le Maroc, veille aussi sur les intérêts de plusieurs multinationales.
Sa société fait des bénéfices annuels de 19,6 milliards F Cfa
DSK a créé au Maroc une entreprise de «conseil juridique et de gestion», pour assurer sa reconversion, après ses déboires judiciaires et le frein à sa carrière politique. Grassement payé en échange de ses conseils en stratégie et la mise à disposition de son carnet d'adresses, l’économiste français, qui mène ses affaires depuis Marrakech, voit sa société, abritée par Casablanca Finance City, dégager près de 3 millions d'euros (19,6 milliards F Cfa) de bénéfices annuels.
Mbaye THIANDOUM