CONSTITUTION D’UN FRONT ELECTORAL: Wade, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye… se donnent la main, boycottent l’appel de Macky et exigent une revue complète du processus électoral



 
L’opposition sénégalaise s’organise et décide de faire front. Elle a ainsi décidé de constituer un front électoral pour préparer les futures échéances. Le front, qui compte des partis comme le Pds, l’Act, Bokk Gis-Gis, Yoonu Askan Wi… a rendu public, hier, une déclaration dans ce sens. Prenant comme référence les dernières législatives, Abdoulaye Wade, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye… estiment déjà que «le processus électoral au Sénégal doit être revu de façon complète». Pour le dialogue politique, c’est boycott total. L’opposition sénégalaise a peut-être appris de ses erreurs du passé. C’est en tout cas ce que laisse croire sa décision d’unir ses forces pour faire face à Benno Bokk Yakaar. Considérant que l’expérience des élections législatives du 30 juillet 2017 au Sénégal, «douloureuse à tous égards», assigne à l’opposition démocratique la responsabilité de poursuivre et d’intensifier le combat pour la restauration de la fiabilité du processus électoral tout entier, plusieurs partis de l’opposition ont décidé de la formation d’un front électoral.
Act, And Jëf-Pads, Bokk Gis-Gis, Front national, Mcr, Mps-Sellal, Pastef, Pds, Prds, Rnd, Taxaw Temm, Tekki, Ulp et Yoonu Askan Wi sont parmi les organisations signataires. Dans un communiqué rendu public, hier, ces organisations signataires lancent un appel à toutes les forces politiques et sociales convaincues.
Pour eux, il n’y a pas d’alternative, «le processus électoral au Sénégal doit être revu de façon complète pour lui permettre de recouvrer sa fiabilité en termes de transparence, de sincérité et de liberté», rapporte le document qui note déjà que les signataires ne prendront pas part au dialogue national voulu par le camp du pouvoir dont l’acte 1 doit être la réunion d’aujourd’hui entre les partis politiques et le ministre de l’Intérieur.
«Les signataires de la présente déclaration, tout en décidant de ne pas prendre part à la réunion convoquée par le ministre de l’Intérieur le 21 novembre 2017, estiment cependant que la présence ou non à ladite rencontre ne constitue pas en soi une ligne de fracture au sein de ceux et celles qui considèrent, comme nous, que les élections législatives de juillet 2017, véritable mascarade électorale, n’ont été ni transparentes, ni sincères, ni libres», pestent les adversaires de Macky Sall.
Et comme pour prouver qu’ils sont, déjà, en plein dans leur nouvelle mission, les signataires ont indiqué que «le front électoral à construire à l’échelle de tout le pays et de la diaspora aura pour seul et unique objectif de s’assurer que, dans notre pays, désormais, la volonté populaire s’exprimera librement et sans entraves d’aucune sorte». Pour eux, «l’unité qui devra être ainsi scellée sans délai s’adossera sur une plate-forme d’exigences très précises permettant d’atteindre notre objectif».
Mais déjà ils assurent que la nouvelle instance ira à la rencontre du peuple, seul juge du jeu politique. «Nous porterons cette plate-forme à l’attention de notre peuple afin que tout un chacun soit en mesure d’apprécier, avec objectivité, la sincérité de chaque acteur du jeu politique», assurent les signataires.
 
Sidy Djimby NDAO
 

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