CONSEQUENCES DU COMBAT AVORTÉ MODOU LÔ/AMA BALDÉ: Pour escroquerie, son ex-associé Pape Thiam réclame à Luc Nicolaï 250 millions F Cfa de dédommagement




 
 
La somme de 250 millions, c'est ce qui est réclamé à Luc Nicolaï par Pape Déthialaw Thiam. Ce dernier poursuit le promoteur de lutte et le directeur administratif du Comité national de gestion (Cng) de la lutte, Ndiamé Diop, pour escroquerie, faux et usage de faux en écriture dans un document administratif. Ces pour ces faits qu'ils ont comparu hier devant le juge correctionnel de Dakar.
 
 
Après plusieurs renvois, hier, Luc Nicolaï et le directeur administratif du Comité national de gestion (Cng) de la lutte, Ndiamé Diop ont été jugés devant le tribunal correctionnel de Dakar pour des faits d'escroquerie et de faux et usage de faux en écriture dans un document administratif, suite à une plainte de Pape Déthialaw Thiam.
À l'origine du différend entre les parties, le combat Modou Lô/Ama Baldé. En effet, c'est le 9 décembre 2021 que Pape Thiam avait signé avec le promoteur un contrat pour la diffusion en pay-per-view du combat sur la plateforme Xamga. Malheureusement, il avait selon lui constaté que les termes du premier contrat ont été textuellement repris dans un autre, sauf que cette fois-ci, au lieu le nom de la structure de Luc Nicolaï and Co, c'est celui de la société de son fils Mouhamed William qui y est mentionné. D'où le faux, selon Pape Déthialaw Thiam. Cette partie civile dans cette histoire déclare avoir mis de l'argent dans ce combat mais que Luc Nicolaï a usé de manœuvres pour écarter sa structure.
À la barre du tribunal hier, Pape Déthialaw Thiam a maintenu ses accusations contre Luc Nicolaï. Il réitère avoir déboursé la somme de 50 millions F Cfa dans ce combat. «Je réitère que l'exploitation des droits audiovisuels du combat Modou Lo/Ama Baldé m'appartiennent. Je lui ai remis un acompte de 20 millions et le reste en liquide. La remise a été faite devant témoin. Il avait refusé que je lui fasse un chèque, sûrement pour qu'il n'y ait pas de traçabilité. Il y avait un climat de confiance entre nous, c'est pour cela qu'il n'y a pas eu de décharge. Je disposais de 50% des recettes de ce combat», a-t-il expliqué en précisant qu'il n'a pas besoin de Luc Nicolaï pour quoi que ce soit, puisqu'il est un ingénieur qui a commencé à gagner des millions à l'âge de 25 ans.
Pour le faux imputé à Ndiambé Diop, il dit : «je reproche à Ndiambé Diop d'avoir établi de nouveaux contrats en falsifiant les signatures des managers, alors qu'il n'avait pas le droit de le faire. Les contrats de départ étaient au nom de Luc Nicolaï and Co, c'est après qu'il a établi de nouveaux dans lesquels étaient mentionné le nom de la société de son fils, Nicolaï Business».
 
 
Luc Nicolaï dément et traite Pape Déthialaw Thiam d’escroc
 
 
Pour sa part, le prévenu Luc Nicolaï a battu en brèche les déclarations de la partie civile sur les montants allégués, même s'il reconnaît l'existence d'un protocole d'accord entre eux. «S'il prouve la véracité de la remise des 50 millions, je prends l'engagement devant ce tribunal de lui rembourser 10 mille fois la même somme. C'est lui qui me sollicitait à chaque fois pour des prêts et j'ai les preuves. Au moins, il devait attendre que je lui fasse une décharge s'il déclare m'avoir remis ces 50 millions», a-t-il lancé. Sur les circonstances dans lesquelles ces contrats ont été signés, il déclare : «je n'ai rien signé dans le second contrat présumé faux. C'est mon fils Mouhamed William et Mbaye Diagne qui l'ont peut-être signé. Le vrai contrat dans cette affaire, c'est celui signé par les managers, le Cng et mon fils William Nicolaï qui avait pris le relai en 2017 lorsque j'ai dissous Luc Nicolaï and Co. Je l'aidais tout simplement, mais c'est par la suite que j'ai su que c'est un escroc».
 
 
Ndiambé Diop dit être dans ses droits
 
 
 
Prévenu lui aussi pour des faits de faux, Ndiambé Diop a précisé que les textes de ladite entité lui permettent de modifier un contrat. Pour chaque contrat signé, précise-t-il, les quatre membres doivent être présents, à savoir le Cng, le promoteur et les deux managers. Et pour ce cas-là, c'est le fils de Luc, Mouhamed William, qui est venu lui dire qu'il a un partenaire et qu'il souhaitait changer le nom commercial dans le contrat. C'est après les modifications qu'il a écrit le nom commercial Nicolaï Business au lieu de Luc Nicolaï and Co. Mais avant cela, dit-il, le contrat était ficelé au nom de Nicolaï and Co.
Entendu à titre de simple renseignement, Mouhamed William soutient : «on a eu besoin de modifier les contrats pour les besoins des sponsors. Ce sont ces derniers qui réclamaient mon nom et ma signature sur les contrats, comme c'est mon représentant Mbaye Diagne qui avait signé à ma place pour la première fois. Je confirme que je suis l'organisateur du combat et non mon père. Et j'ai tous les documents qui le prouvent».
 
 
Pape Déthialaw Thiam réclame 250 millions à titre de dédommagement

 
 À sa suite, le nommé Jacques Rodrigue a témoigné à charge contre le promoteur de lutte. Il a confié que le plaignant a remis par tranches les 50 millions à Luc Nicolaï en sa présence. Pape Déthialaw Thiam a par le biais de ses avocats réclamé la somme de 250.000.000 F Cfa à titre de dédommagement. Avocat de Pape Déthialaw Thiam, Me Ousseynou Gaye descend Luc Nicolaï : «Thiam est une tête bien faite, un génie de l'informatique. Il est venu dans son pays pour servir. Toutes les structures comme l'Ofnac, la police, Interpol etc. l'ont sollicité. C'est pour toutes ces raisons qu'il a créé une plateforme qui a été certifiée aux Usa. Et Luc Nicolaï l’a su avant de lui proposer un partenariat pour le combat Modou Lô/Ama Baldé. Par ailleurs, Luc Nicolaï ne pouvait plus avoir de licence puisqu'elle lui a été retirée parce qu'il a eu maille à partir avec la justice. Ce qui fait qu'il ne pouvait plus organiser de combat puisqu'il avait écopé d'une condamnation. Dans sa tête, fourmillait l'idée de le tromper. C'est là qu'il lui a proposé de travailler avec lui avec sa chaîne streaming. Comme il était sous contrainte par corps, il a organisé son insolvabilité pour que cet argent ne lui soit pas envoyé par virement bancaire par Thiam».
Le procureur ayant requis l'application de la loi pénale contre les prévenus, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe des prévenus. Si Me Bamba Cissé estime que Pape Thiam avait la claire conscience que le contrat a été signé par le fils de Luc Nicolaï, Me Baboucar Cissé s'est mis quant à lui à discréditer le témoin Jacques Rodrigue. Selon lui, celui-ci mentait et que si c’était sous d'autres cieux, il serait arrêté sur le champ puis placé sous mandat de dépôt pour faux témoignage. «On sait que ces 50 millions n'existent pas. M. Thiam ment. À la lecture du Pv, le parquet devait classer ce dossier sans suite. C'est un faussaire et il est capable de retourner chez lui pour confectionner des faux et venir déposer des justificatifs alors qu'il avait tout le temps depuis l'instruction», a souligné Me Cissé. Délibéré au 22 mars prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
 
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