La vague de contestation populaire notée ces cinq derniers jours au niveau national commence à susciter des défections au sein de la mouvance présidentielle dans le Département de Bignona. Le maire de Sindian, Yankhoba Sagnaetla 1ère vice-présidente du Conseil départemental de Bignona, Dr Gnima Goudiaby, indignés et choqués, ont préféré claquer la porte du parti au pouvoir.
Les manifestations des derniers jours ont emporté deux pontes du département de Bignona membres de la coalition au pouvoir. Le premier à déposer sa lettre de démission, c’est le maire de Sindian, Yankhoba Sagna, secrétaire général du mouvement «Bourabé». C’était le week-end dernier. Sur les raisons de cette démission, il déclare : «je ne partage pas ce que l’on veut imposer à Ousmane Sonko. Ce complot est ignoble et indécent. Ousmane Sonko a une famille et des partisans. Il ne mérite pas ce triste sort qui ne nous honore pas». Le maire de Sindian est ainsi revenu auprès de Pastef après avoir quitté la barque des patriotes au lendemain des législatives de 2017.
Après Yankhoba Sagna, c’est au tour du docteur Gnima Goudiaby de démissionner. Membre de l’Apr et 1ère vice-présidente du Conseil départemental de Bignona, Dr Goudiaby s’est désolée des cas de mort notés. Tous les morts enregistrés à Bignona sont tombés sous les tirs de balles réelles. Ils sont quatre jeunes et la plupart des adolescents. Vu cette situation qui a causé un pincement au cœur à la pharmacienne, elle assène : «je n’ai pas compris toute cette violence gratuite qui a ôté la vie à deux citoyens (4 morts, Ndlr) qui réclamaient Justice pour celui qu’ils considèrent comme leur leader». C’est pourquoi, femme et mère de famille, elle a pris son courage à deux mains pour, dit-elle, avoir la conscience tranquille. «Se taire sur l’injustice faite à l'honorable député Ousmane Sonko ne peut être toléré dans un Etat de droit, même si ce dernier est un farouche adversaire politique. J’ai adhéré au projet de société du Président Macky Sall et je l’ai rejoint au sein de l’Apr pour que les injustices et les inégalités notées auparavant ne soient plus de mise dans notre pays. Ne comprenant plus comment mon parti qui avait suscité l'espoir des populations a pu semer le désespoir et la désolation, j'ai préféré démissionner et sécher mes larmes», fait-elle savoir.
Avec ces défections, la coalition au pouvoir risque de s'enfoncer davantage dans cette partie sud du pays et faire gagner du terrain à Ousmane Sonko.
Des informations nous parviennent qu’il y aura beaucoup de défections les prochains jours dans les rangs du pouvoir.
Baye Modou SARR