Alors que le secteur de la pêche apparaît comme stratégique pour arriver à une croissance soutenue de l’économie nationale, un Conseil présidentiel sur la pêche du Sénégal avait été annoncé par les autorités politiques. Mais depuis lors, les acteurs du secteur de la pêche attendent toujours. Ainsi, afin de pousser l’Etat du Sénégal à tenir ce Conseil, Greenpeace Afrique a sorti hier un communiqué pour rappeler au président de la République son engagement à ce sujet.
Au Sénégal, le secteur de la pêche est fortement intégré au reste de l’économie nationale. Ainsi, certaines actions de développement risquent d’avoir des effets induits néfastes sur ces autres secteurs. Or, force est de constater qu’aucune politique des pêches n’est clairement définie pour permettre à la fois une évaluation objective de la dynamique du secteur et une mobilisation de l’assistance extérieure pour un développement durable.
Depuis plusieurs années, de multiples programmes d’ajustement structurel visant à restaurer l’économie nationale ont été initiés. Les ressources nationales étant très limitées, le recours à l’assistance extérieure s’avère indispensable. Néanmoins, les partenaires du développement exigent de plus en plus que les ressources mises à la disposition du pays soient utilisées pour l’atteinte des objectifs fixés par l’Etat.
Ainsi, il s’avère nécessaire d’apprécier l’évolution du secteur, notamment de la pêche artisanale, dans le cadre de la planification économique nationale. Mais tout cela semble ne pas suffire. Pourtant, le Conseil présidentiel sur le secteur qui a été annoncé n’est toujours pas tenu. Afin d’aller à cela, Greenpeace Afrique a interpellé le président de la République pour lui rappeler son engagement à tenir un conseil présidentiel sur la pêche.
C’est en mai 2021 que le Président Macky Sall a annoncé qu'un conseil présidentiel serait organisé pour faire face aux défis auxquels est confronté le secteur de la pêche au Sénégal. Le ministère de la Pêche et de l'Economie maritime a été chargé de consulter les parties prenantes et de mettre en œuvre une stratégie nationale inclusive pour la relance durable de la pêche artisanale. Mais un an plus tard, ce conseil présidentiel tant attendu n'a toujours pas eu lieu. Pour atténuer les risques pour les entreprises posés par le Covid-19, les autorités sénégalaises ont écouté attentivement la plupart des secteurs économiques. Cependant, il semble qu'ils aient délibérément omis la pêche.
«Le secteur de la pêche souffre toujours et a besoin d'être réformé. Un conseil présidentiel qui réunira toutes les parties prenantes pourrait jeter les bases du renouveau du secteur de la pêche et de ses sous-secteurs», a déclaré le Dr Aliou Ba, chargé de Campagne Océans à Greenpeace Afrique. «Le secteur de la pêche est l'un des piliers de la stabilité socio-économique au Sénégal. Il ne faut pas le reléguer au second plan», argue-t-il.
Le secteur de la pêche revêt une importance stratégique énorme au Sénégal, fournissant du travail à environ 15% de la population active et contribuant à la sécurité alimentaire et à la stabilité socio-économique de milliers de Sénégalais. «A ce titre, sa gestion durable doit être au cœur des politiques publiques de l'Etat du Sénégal. Greenpeace Afrique déplore ainsi le refus obstiné de l'autorité en charge du secteur de la pêche de publier la liste des navires de pêche industrielle autorisés à pêcher au Sénégal», rapporte le communiqué de Greenpeace.
Sidy Djimby NDAO