CONSEIL INTERMINISTERIEL SUR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU : Ousmane Sonko exige des réponses avant de décaisser 1627 milliards, demande à son ministre des solutions ….




 
Il est hors de question que le prix de l’eau fasse l’objet d’une discrimination en zone rurale et en zone urbaine mais aussi hors de question de décaisser plus de 1600 milliards sans un diagnostic complet des impairs notés… C’est la conviction du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a instruit son ministre Cheikh Tidiane Dièye d’apporter des solutions, mais a aussi exigé un diagnostic sans complaisance des financements dans le secteur de l’eau, avant de décaisser quoi que ce soit. S’agissant de la Falémé, le Pm a confié que c’est une question de sécurité publique. 
 
 
 
En conseil interministériel sur l’approvisionnement en eau potable, Ousmane Sonko est revenu sur le prix de l’eau. «Il faut apporter une solution rapide à la question du prix. Je ne peux admettre une discrimination dans l’application des prix, selon le lieu où l’on se trouve, en milieu rural ou en milieu urbain. Il en est de même de la question de la qualité de l’eau», fait savoir Ousmane Sonko. Le Premier ministre a aussi dénoncé le gaspillage de l’eau dans l’administration. «L’économie dans la consommation de l’eau doit faire l’objet d’un programme particulier. Que ce soit la consommation d’eau, le carburant…, ce qui se passe dans les administrations dépasse l’entendement. Il y a énormément de gabegie c’est pourquoi le gouvernement a pris un certain nombre de décisions notamment la centrale d’achat de l’administration pour ne plus laisser les commandes entre les mains de chacune des administrations», dit-il.
Durant le conseil interministériel sur l’approvisionnement en eau, il a été noté un besoin de financement de 1627 milliards F Cfa pour l’ensemble des réformes et des travaux à venir. Pour le Premier ministre, il faut nécessairement un diagnostic sans complaisance. «Le constat, c’est qu’on ne nous fait pas un diagnostic et surtout nous voulons que l’on nous expose les vraies causes des impairs que nous enregistrons souvent dans l’exécution des programmes, des politiques publiques», dit-il. Et d’ajouter : «il nous faut savoir pourquoi ça n’a pas marché sinon on commettrait les mêmes erreurs. On vient de nous demander 1627 milliards, la semaine dernière c’était 2000 et quelques. Pourquoi le réseau est vétuste ? Pourquoi on n’a pas procédé au renouvellement des réseaux ? Qui devait le faire et pourquoi cela n’a pas été fait ? Est-ce qu’il y a eu des financements et où sont passés ces financements ? J’ai besoin de ces réponses».
 
 
Interdiction de toute exploitation tout le long de la Falémé pendant 2 ans
 
 
 La Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est «une question de sécurité publique, une préoccupation que le gouvernement sénégalais essaie de gérer en collaboration avec les autorités maliennes». Ce, à travers «l’interdiction de toute exploitation, en particulier l’orpaillage, sur toute l’étendue de son bassin», a soutenu le Premier ministre Ousmane Sonko. «Je voudrais clarifier que la question de la Falémé est une préoccupation pour le gouvernement qui a été soulevée régulièrement en Conseil des ministres mais également en Conseil national de sécurité, puisque cela relève de la sécurité nationale», a-t-il dit.
Selon le chef du gouvernement, «des initiatives ont été prises, des instructions données par le ministre en charge des Mines, qui a pris un arrêté pour interdire toute exploitation tout le long de la Falémé sur une période de 2 ans».
Les Forces armées sont chargées d’assurer une surveillance stricte des sites, entre autres mesures phares, prises par les autorités sénégalaises.
Ousmane Sonko a fait remarquer que la situation de la Falémé est une question difficile parce qu’elle ne relève pas seulement du Sénégal. «Nous partageons le fleuve de part et d’autre avec nos voisins du Mali». D’ailleurs, il a rappelé que lors de sa visite à Bamako, cette question a été soulevée dans les échanges avec les autorités maliennes, notamment l’utilisation des produits néfastes tels que le mercure dans les zones aurifères. Sonko estime que si le fleuve qui alimente le lac de Guiers est «pollué», l’impact sera aussi dommageable pour les populations de Dakar.
 
Samba THIAM
 
 
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