Les révélations de ‘’Le Quotidien’’ sur «l’absence» du ministre des Finances et du Budget au Conseil d’administration du Fmi et les répercussions financières qui en ont découlé ont fait débat. Mais selon nos sources, la vérité est bien différente. Non seulement, un ministre ne siège pas dans le Conseil d’administration, mais les députés y ont été pour beaucoup. En effet, c’est l’absence de la Loi des finances rectificative consécutive au ‘’rejet’ du Débat d’orientation budgétaire qui a retardé le dossier du Sénégal. Mais en aucune façon le Sénégal n’a perdu le financement : dès que la Lfr sera votée, le dossier de la revue du programme économique et financier sera présenté et les montants décaissés.
Dans son édition du week-end dernier, le journal ‘’Le Quotidien’’ a barré à sa Une, photo du ministre des Finances et du Budget en guise d’illustration : «FMI-Report de la réunion du Conseil d’administration : Le Faux Eurobond de Diba». Et en puce, le journal fondé et administré par Madiambal Diagne ajoute : «Le Fmi gèle un décaissement de 230 milliards». Une bombe qui a intrigué plus d’un et suscité beaucoup de commentaires dans les couloirs du ministère des Finances et du Budget. Des sources bien placées au cœur du Ministère interrogées par ‘’Les Echos’’ affirment que les choses ne se sont pas déroulées exactement comme cela a été relaté et sont beaucoup plus complexes.
La grande responsabilité des députés
Nos sources font savoir que les députés y ont été pour beaucoup. En effet, infortement-elles, le dossier de la revue du programme économique et financier devrait être présenté au Conseil d'administration du Fmi après vote Loi de finances rectificative (Lfr). Or le projet de Lfr n'a même pas été soumis à l’Assemblée nationale pour examen et adoption, suite à l'annulation du Débat d’orientation budgétaire (Dob) et dans l'attente de la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre.
Pour qui est du dossier du Sénégal, les sources assurent qu’il sera complet lorsque la Loi de finances rectificative sera validée en Conseil des ministres et soumise au Parlement.
Mieux encore, poursuivent nos interlocuteurs, les ministres des Finances ne participent jamais à une réunion de Conseil d'administration du Fonds monétaire international (Fmi). Le ministre, rappellent des sources au ministère des Finances, participe plutôt aux réunions du Conseil des Gouverneurs, qui est l’organe suprême du Fmi. En réalité, le Sénégal est représenté au Conseil d’administration du Fmi par un administrateur qui siège pour tous les pays de la sous-région.
En ce qui concerne les montants que le Fmi devrait décaisser après la réunion du Conseil d'administration, nos sources affirment qu’ils ne sont pas perdus. Ce montant, dit-on, sera décaissé après le passage du dossier du Sénégal au Conseil d'administration dans les semaines à venir.
Nos sources d’assurer que le passage du dossier du Sénégal au Conseil d’administration n'a rien à voir avec les opérations de financement que le Sénégal exécute de manière souveraine, après autorisation du parlement. Ces derniers de jurer que le Conseil d'administration du Fmi ne se prononce jamais sur des décisions souveraines prises par les Etats membres.
Sidy Djimby NDAO