CONFERENCE SUR LA COHESION SOCIALE A L’OCCASION DU 139e APPEL : Seydina Issa Thiaw Laye tire sur la rivalité entre les Tarikhas



«La paix qui règne au Sénégal et qui enviée partout dans le monde est un patrimoine qu’il faut sauvegarder. Personne n’a le droit de diviser les Sénégalais en passant par les confréries religieuses». C’est la position tranchée de Seydina Issa Laye, exprimée lors d’une conférence sur le thème : «Cohésion sociale : fondement de la paix et de la solidarité» à l’occasion de la 139e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye.

La communauté layène est entrée, depuis hier, de plain-pied dans la 139e édition de la commémoration de l’Appel de Seydina Limamou Laye. Cette présente édition a pour thème : «Cohésion sociale : fondement de la paix et de la prospérité !», sujet d’une conférence animée par le fils du Khalife, Seydina Issa Thiaw Laye, à Cambérène, devant un parterre de fidèles tout de blanc vêtus. Dans son exposé, le conférencier n’y est pas allé du dos de la cuillère, pour dénoncer cette rivalité en cours entre les confréries et qui risque de saper la cohésion sociale de notre pays. «C’est par la diversité que le monde s’est construit; cette diversité positive qui est source de complémentarité, de fusion de différentes intelligences. C’est de la diversité que nait l’unité», rappelle d’emblée le conférencier. A part l’unicité de Dieu, fait remarquer Seydina Issa Thiaw Laye, toute autre chose s’est construite avec des composantes. Ce qui lui fait dire qu’il faut cultiver le respect mutuel dans la diversité afin de préserver la cohésion sociale. «C’est cette différence qui fait la chance du Sénégal», martèle le conférencier. Poursuivant, le fils du Khalife des Layènes est persuadé que le Sénégal ne peut se construire sans l’implication des foyers religieux. «Personne ne peut développer le Sénégal en laissant de côté les foyers religieux. Pour construire le Sénégal, il faut associer toutes ses composantes», plaide le conférencier, avant de dénoncer, dans la foulée, certains propos discriminatoires notés à l’encontre des foyers religieux.

Eviter le débat dangereux entre confréries majoritaires et confréries minoritaires

C’est pourquoi il juge «dangereux» le débat de majorité et de minorité pour départager les confréries au Sénégal. «C’est un débat à éviter dans notre pays, car ceux qui se croient majoritaires pensent que tout leur appartient. Ceux qui se sentent minoritaires, par contre, peuvent se révolter et cela peut installer le chaos dans le pays», fulmine le conférencier Seydina Issa Thiaw Laye, avant d’expliquer le fond de sa pensée : «si la population du Sénégal est de 16 millions d’habitants, d’après les statistiques, et qu’on se permette d’attribuer tel pourcentage à tel Tarikha, tel autre pourcentage à tel autre Tarikha, ainsi de suite, l’institutionnalisation de ces statistiques risque d’être une porte ouverte à l’instabilité. Que ferait-on de la notion d’égalité ? Que ferait-on des chrétiens qui sont des Sénégalais à part entière dans notre pays ? Si tel est le cas, nous serons les premiers à violer notre Constitution, alors que nous sommes dans une République laïque», fustige Serigne Seydina Issa Thiaw Laye, qui préconise «la citoyenneté» comme seule référence pour maintenir la cohésion sociale au Sénégal. Ce, conformément aux enseignements du Prophète de l’Islam (Psl), qui avait réussi à mettre en place une société politique et sociale en dépit des différences confessionnelles. «La paix qui règne au Sénégal est un patrimoine qu’il faut sauvegarder. Personne n’a le droit de diviser les Sénégalais en passant par les confréries religieuses (Tarikhas)», indique le conférencier qui rappelle que l’Islam est une religion de paix et de solidarité. «Les Tarikhas doivent être des facteurs de cohésion sociale. Les musulmans doivent être unis. C’est dans la contradiction d’idées que jaillit la solution», tranche le conférencier qui rappelle que le dialogue politico-social est important.

Moussa CISS
LES ECHOS

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