CONDAMNÉ A UNE PEINE D’INELIGIBILITE :Ousmane Sonko fait la déclaration de pourvoi et se remet en selle




Le suspense se poursuit sur l’éligibilité du leader de Pastef. Ousmane Sonko a, en effet, fait sa déclaration de pourvoi, hier, se maintenant ainsi sur la liste des présidentiables pour 2024. Avec le recours devant la Cour suprême, la décision de condamnation de l’arrêt de la Cour d’appel ne lui est plus entièrement applicable.
 
 
Les adversaires qui lui souhaitaient une mort politique ou en tout cas que le leader de Pastef soit éliminé de la liste des candidats à la présidentielle de 2024 vont déchanter, car Ousmane Sonko reste sur la liste des candidats ; peut-être pas pour longtemps, mais il est toujours présidentiable. Car, hier, ses avocats qui avaient six jours pour faire leur recours en cassation, ont fait la déclaration de pourvoi ; presque au dernier moment, car avec le week-end qui pointait son nez, le maire de Ziguinchor allait être forclos. Ouf de soulagement aussi pour ses partisans, car si les avocats de la défense ont formé un pourvoi en cassation, c’est simplement parce qu’ils ont obtenu le pouvoir de Ousmane Sonko, donc son autorisation de faire un pourvoi.
En fait, le doute avait persisté dans les esprits, même ceux de ses adversaires politiques, qu’il allait se pourvoir en cassation, surtout avec l’annonce faite par Ousmane Sonko d’observer une désobéissance civique. D’aucuns avaient conclu qu’en toute logique, le maire de Ziguinchor, après tout ce qu’il avait déclaré à l’endroit de la justice, allait les ignorer royalement. Mais, il n’en est rien, l’enjeu politique est peut-être passé par là. L’opposant politique le plus puissant actuellement est convaincu qu’en zappant carrément la justice au point d’ignorer de faire son recours en cassation, il allait compromettre totalement ses chances de se présenter à la présidentielle de 2024. Semble-t-il, il a opté pour faire le recours, ensuite continuer son combat politique.
 
 
Fast track impossible, la Cour suprême tenue par des délais
 
 
 
Ce qui est sûr, par ailleurs, c’est que si le dossier a été enrôlé en mode fast-track par le Parquet général, au niveau de la Cour d’appel, cela risque de ne pas arriver, cette fois. La haute juridiction est tenue par des délais, entre le pourvoi, la signification du pourvoi aux parties, les moyens de défense et les répliques de chaque partie, le rapport et l’enrôlement. Ainsi, si en 15 jours, le Parquet général a enrôlé le dossier pour l’audience, devant la Cour suprême, au moins deux mois devront passer pour que le dossier soit programmé en audience. Il est vrai que deux mois, c’est trop peu pour couvrir les 8 mois qui reste pour la présidentielle, mais c’est en tout cas, du temps de gagné surtout en politique ou rien n’est sûr.
Rappelons, s’agissant de la condamnation, qu’Ousmane Sonko a écopé de 6 mois assortis du sursis et 200 millions de francs à payer à Mame Mbaye Niang à titre de dommages et intérêts. Ce, après avoir été déclaré coupable de diffamation et d’injures. Ainsi, avec cette peine, il tombe sous le coup des articles L29 et L30 du code électoral qui l’excluent de la liste des candidats à la présidentielle. Avec sa déclaration de pourvoi, il se remet en selle. Du baume peut-être au cœur des partisans du leader de Pastef.
Alassane DRAME
  
 
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