Le ministre de l'Intérieur, Jean Baptiste Tine, a rencontré samedi dernier les représentants des partis politiques, coalitions, entités regroupant des candidats indépendants, les organes de contrôle et de supervision, ainsi que les acteurs de la société civile pour discuter du déroulement du processus électoral en vue des élections législatives anticipées prévues le 17 novembre prochain. Mais Atel, n’ayant trouvé aucune réponse à ces questions, a quitté la salle. La société civile, par la voix de Moundiaye Cissé, a estimé que l’interpellation des membres de l’Atel est légitime.
En prélude aux élections législatives du 17 novembre 2024, le ministre de l'Intérieur a rencontré ce samedi 21 septembre acteurs politiques société civile et organes de régulation pour préparer les législatives du 17 novembre. Il a insisté sur l'importance d'un consensus et d'une communication transparente pour un processus électoral réussi.
Une rencontre mouvementée. En cause, Atel, par la voix de Oumar Sarr, a posé des questions qui n’ont pas eu de réponses. «Vous avez pris des décrets pour organiser les élections sans concertation. Il y a des questions préjudicielles à considérer. Nous voulons savoir si cette discussion aboutira à un report des décrets déjà pris, afin de permettre des échanges plus larges et de parvenir ensemble à des consensus. Nous avons toujours discuté du processus avant toute décision», a-t-il déclaré devant le ministre Jean-Baptiste Tine.
Oumar Sarr au ministre : «nous ne sommes pas dans l’armée»
Poursuivant son plaidoyer, l’ancien ministre déclare : «nous avons toujours discuté de processus avant de prendre une quelconque décision». Et le ministre de l’intérieur de répondre : «Monsieur Sarr, ce qui nous amène ici, c’est la discussion que nous voulons mener avec les acteurs sur tout le processus. Nous avons différents points à aborder aujourd’hui et nous prenons en compte vos préoccupations. Ceci étant, nous aviserons le président de la République de l’aboutissement de nos échanges sur le processus», dit-il. Ce à quoi Oumar Sarr lui a rétorqué : «nous ne sommes pas dans l’armée. Moi-même je suis un ancien enfant de troupe».
Jean-Baptiste Tine : «J’ai l’impression qu’ils ne sont pas prêts»
A sa sortie, le ministre de l’Intérieur a regretté le boycott de Oumar Sarr et Cie : «Je regrette simplement qu’une partie de Atel, l’Alliance pour la transparence des élections, a préféré boycotter et partir après avoir tenté en vain de bloquer le processus», a déclaré le général Tine avant de poursuivre : «c’est dommage qu’ils soient partis. Le boycott, comme position politique, n’est pas pertinent. Cela a été démontré par l’histoire. Je les appelle à rejoindre l’attelage électoral avant qu’il ne soit trop tard. J’ai l’impression qu’ils ne sont pas prêts en tant que formations politiques à affronter les urnes», a encore commenté le ministre de l’Intérieur. Et d’ajouter : « on ne peut pas aller à des discussions et présumer d’emblée de leur finalité, des changements à apporter. Comment on peut venir et demander que l’on s’engage à retirer des décrets avant toute concertation ?», a-t-il déploré.
Moundiaye Cissé : «cette interpellation est légitime»
S’exprimant sur cette situation, la société civile a indiqué que cette interpellation des membres de l’Alliance pour la transparence des élections (Atel) est légitime. «Ceci est tout sauf des concertations», a dénoncé Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D. Poursuivant, il invite le ministère de l’Intérieur à travailler à impliquer les acteurs. «Le décret convoquant le collège électoral est problématique en ce sens qu’il s’arroge des dispositions législatives», dit-il. Et le président de l’Ong 3D qui estime qu’il n’est pas trop tard pour trouver un consensus sur ces questions, avant d’ajouter : «l’État aurait dû poser une question plus ouverte sur les dispositions, par exemple, concernant la loi organique liée à la répartition des sièges, des commissions, etc.», a-t-il affirmé.
Sidy Djimby NDAO