COMMISSAIRE MOUHAMED GUÈYE, CHEF DU BUREAU DES RELATIONS PUBLIQUES DE LA POLICE: «La police ne peut pas être l’ennemie de la presse. C’est impossible. Elles ont la même mission, c’est l’utilité publique»



 
Après plusieurs récriminations des populations contre des comportements d’agents de la police en service sur le champ du maintien de l’ordre, la Direction de la Police nationale veut changer d’approche. Car beaucoup de citoyens ont été brutalisés, alors qu’ils étaient en mission, au même titre que les forces de l’ordre. Pour changer cette image noirâtre collée à la peau de la police, les limiers ont invité les professionnels des médias à une rencontre d’échange pour mieux harmoniser les relations et mettre en place de meilleures stratégies de communication, afin que les deux entités puissent travailler en parfaite collégialité au service de la population.
 
Le cas de la camerawoman du site en ligne Dakaractu, qui a été lynchée, il  y a quelques mois, à la Place du troisième millénaire, en est une parfaite illustration. «Il y a des sanctions prévues en cas d’écart de comportement d’un agent de la police. C’est ce qu’on appelle des cas isolés. Quand un policier est fautif, il est lourdement sanctionné», fait savoir de commissaire Mouhamed Guèye. Il l’a dit lors d’une rencontre avec la presse hier pour échanger.
«Dans le cadre de notre mission basée sur le service public, nous avons jugé nécessaire d’initier cette rencontre avec la presse pour harmoniser et corriger les incohérences de la perception de la population vis-à-vis des forces de l’ordre», explique d’emblée le commissaire Mouhamed Guèye, le patron du Bureau des relations publiques de la Police. «Nous sommes là pour écouter les complaintes des professionnels des médias et trouver des solutions. Certaines difficultés rencontrées sur le terrain que la presse considère comme des rapports heurtés ne peuvent pas manquer. Toujours est-il qu’il faut retenir une chose : la police ne peut pas être l’ennemie de la presse. C’est impossible. Elles ont la même mission, c’est l’utilité publique. La police n’a aucun intérêt à trouver les journalistes et les charger. Nous invitons les journalistes à se faire découvrir par la police. Nous invitons les journalistes à porter des gilets une fois sur le terrain pour pouvoir se distinguer des autres. La place des journalistes dans une manifestation, c’est d’être derrière les policiers où à côté des forces de l’ordre pour mieux être protégés» a-t-il indiqué.
Le commissaire Mouhamed Guèye d’indiquer qu’il veut faire revenir les mercredis de la presse. «Il y aura d’autres rencontres au cours de l’année. La police compte changer sa communication et promet de communiquer autrement. Mais nous vous invitons au moins à mettre l’accent sur les règles basiques de la profession. Pour l’accès à l’information, il faut que la presse comprenne et accepte que nous sommes un corps de commandement. Tout ce qu’on fait ou doit dire, il nous faut une autorisation. C’est ce qui est à l’origine de certaines lenteurs. Mais nous y travaillons», conclut le directeur des Relations publiques de la police qui invite ainsi les professionnels des médias à plus collaborer avec les forces de l’ordre qui ont parfois du mal à différencier les reporters des autres.
 
 
 
FETES DE FIN D’ANNEE
La police prévient les récalcitrants
 
En prélude aux festivités de fin d’année 2020, la Direction des relations publiques de la Police nationale se veut claire. La police prévient qu’elle va respecter à la lettre l’arrêté ministériel concernant les nouvelles mesures prises par le tout nouveau ministre de l’Intérieur, dans le cadre de la lutte contre la seconde vague de la pandémie à coronavirus. La police sera intransigeante dans l’application de la mesure.
 
«Pour la fin d’année et les fêtes, nous sommes tenus par l'arrêté du ministre de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur est très clair sur l’interdiction de rassemblement. Il est très clair sur le port obligatoire de masque dans certains lieux. C’est fondamental. Les fonctionnaires de police veilleront au respect strict de ces mesures. C’est-à-dire le port obligatoire de masque dans tous les lieux indiqués par l’arrêté. Parce que l’arrêté a visé des lieux. Donc dans tous ces lieux, la police va faire des investigations pour voir si ceux qui les fréquentent respectent le port du masque. De l’autre côté, on a interdit la fréquentation des plages et les rassemblements. La police veillera, également, au respect des mesures édictées par le ministre de l’Intérieur en vue d’éradiquer le coronavirus», prévient le commissaire Mohamed Guèye, directeur des Relations publiques de la Police nationale qui alertait les populations lors de la rencontre tenue hier avec la presse sur les relations entre les deux entités.
Baye Modou SARR
LES ECHOS

Dans la même rubrique :