COMBATS ENTRE L’ARMÉE SÉNÉGALAISE ET LES SÉPARATISTES DU MFDC :Un député proche de Jammeh accuse l’armée sénégalaise d’avoir arrêté deux Gambiens dont un officier de police en Gambie et exige le retrait de l'Ecomig



 
Le parlementaire gambien Musa Amul Nyassi a confirmé hier aux journalistes que deux Gambiens disparus ont été arrêtés par les forces sénégalaises après des combats avec des séparatistes armés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance le long de la frontière entre la Gambie et la Casamance lundi dernier. Selon le député gambien, ses deux compatriotes dont l’un est un officier de la police gambienne et l’autre un chef de village sont détenus dans la capitale sénégalaise, Dakar. Et contrairement à ce qui a été déclaré, le député gambien assure que les deux personnes n’ont pasété arrêtés le long de la frontière, mais à l’intérieur même du territoire gambien. Ainsi, il appelle le gouvernement de son pays à opérer au plus vite au retrait des forces de l'Ecomig et confier la responsabilité de la protection des frontières du pays aux forces armées gambiennes.
 
Les affrontements entre les militaires de l’armée sénégalaise et des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) le 24 janvier dernier ne concernent pas que le Sénégal en tant que pays. Et pour cause, la Gambie est également citée dans cette affaire et ce n’est pas parce que les affrontements se sont tenus sur le territoire gambien. En effet, deux Gambiens disparus auraient été arrêtés par les forces sénégalaises après les combats entre des séparatistes armés du Mfdc le long de la frontière entre la Gambie et la Casamance lundi dernier.
C’est du moins la révélation faite par le député gambien Musa Amul Nyassi. Pour le parlementaire gambien, contrairement à ce qui a été dit, ses compatriotes n’ont pas été arrêtés à la frontière entre les deux pays. Musa Amul Nyassi a déclaré que Modou Bojang, chef du village de Karorr dans le district de Foni Kansala, a été arrêté par les forces sénégalaises à son domicile à Bwiam tandis qu'Abdou Jammeh, un officier de police du département des enquêtes criminelles, a été arrêté au village de Kampanti dans le district de Kansala. 
D’ailleurs, révèle Nyassi, le Comité de la paix et de la sécurité de l'Assemblée nationale a convoqué les ministres de la Défense et de l'Intérieur, le chef des services de renseignement de l'État, le chef adjoint de l'état-major de la défense, le chef de la police, le conseiller à la sécurité nationale et d'autres au sujet de l'incident de la fusillade.
«Les discussions ont été principalement centrées sur le sort des disparus Abdou et Modou et dans quel délai ils seront libérés, s'ils sont entre les mains de l'Ecomig ou des forces sénégalaises. Apparemment, ils sont à Dakar. Cela a été confirmé par tous ces membres du gouvernement et ils nous ont donné l'assurance qu'ils étaient entre de bonnes mains, mais nous les avons poussés plus loin pour leur demander pourquoi ils sont toujours détenus alors que des négociations ont été menées pour libérer les soldats sénégalais qui ont été capturés par les rebelles», a révélé le parlementaire qui exige du gouvernement gambien et de la Cedeao d'assurer la libération immédiate de ces deux messieurs car ils ne suffit plus de dire qu’ils sont vivants. 
«S'ils sont en sécurité, pourquoi les détiennent-ils encore ? C'est lorsque nous avons soulevé ces questions qu'ils nous ont dit que ces négociations étaient déjà en cours et que dans quelques jours, ils seraient libérés et, en ce qui me concerne, quelques jours ne vont pas au-delà de demain», a-t-il déclaré, ajoutant être préoccupé par les rapports contradictoires provenant à la fois des combattants séparatistes et de l'armée sénégalaise.
«Je suis inquiet parce que la partie sénégalaise a déclaré avoir capturé un rebelle et en avoir tué un autre, tandis que le Mfdc affirme qu'aucun de ses hommes n'a été tué. Quicroire alors ? C'est pourquoi j'ai soulevé auprès du ministre de la Défense qu'il est probable que l'alkali ou l'officier du CID aient été tués, mais il m'a assuré qu'ils vont tous bien et que les personnes arrêtées par les forces sénégalaises sont en fait trois au lieu de deux comme le rapportent les Sénégalais.
Le législateur gambien a également déclaré que le gouvernement devrait de toute urgence faciliter le retrait des forces de l'Ecomig et confier la responsabilité de la protection des frontières du pays aux forces armées gambiennes.
«Foni n'est pas contre le déploiement des forces de l'Ecomig. Notre préoccupation a toujours été que les mauvaises forces aient été déployées dans la région. Il n'est pas normal que des forces sénégalaises soient déployées à Foni compte tenu des relations entre le Sénégal et les séparatistes du Mfdc. En fait, je pensais qu'ils ne faisaient pas partie de l'Ecomig jusqu'à hier (lundi) où les ministres de la Défense et de l'Intérieur m'ont dit qu'ils étaient intégrés aux forces de l'Ecomig depuis 2019, ce qui n'aurait pas dû être le cas. J'ai toujours insisté sur le fait que les habitants de Foni n'apprécient pas les activités des forces sénégalaises dans la région et je pense qu'il est maintenant grand temps que les Forces armées gambiennes se voient confier la responsabilité de protéger notre intégrité territoriale», a déclaré Nyassi.
Cependant, selon nos informations, la normalité est revenue dans la région et les habitants qui ont fui leurs villages reviennent progressivement et poursuivent leur vie normale. Pendant ce temps, le personnel des Forces armées gambiennes a assuré aux habitants de Foni que leur sécurité est d'un intérêt primordial pour le gouvernement.
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
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