«Ah, c’est celui qui veut se présenter à l’élection présidentielle ?», note d’emblée le colonel Ndiaye. Avant de souligner qu’il est militaire et, par conséquent, ne parle que de ce qui est militaire, loin de la chose politique. En effet, pour lui, «être militaire, c’est une question de choix et la tenue de militaire ne se porte pas n’importe comment». Ne voulant pas s’attarder sur la situation du capitaine Dièye, qu’il ne connaît pas bien, mais dont il a entendu parler, le patron des Relations publiques de l’armée souligne que les départs et demandes de départ de l’armée sont organisés. «Pour chaque position, il y a une loi. Si vous n’avez pas encore fait 15 ans, il y a des dispositions. De même si vous avez fait entre 15 et 25 ans, il y a des dispositions qui organisent le départ», explique-t-il. Et d’ajouter : «Maintenant, si tu es en position de déserteur, c’est un autre cas». Et c’est souvent le cas de militaires qui, une fois leur demande déposée, disparaissent. «Il arrive, et je connais des cas, que des gens déposent, mais avant de recevoir une réponse, partent en voyage, font un autre travail ou ne travaillent plus. Si vous le faites, vous êtes un déserteur, vous êtes en faute, car vous êtes encore militaire et vous êtes tenu de servir. Et vous devez payer cette faute, être sanctionné en tant que déserteur, avant qu’on ne statue sur votre demande (de départ)».
Quant à la volonté prêtée à l’armée par le capitaine Dièye de ne pas vouloir le libérer, menaçant même par l’intermédiaire de ses parents, le colonel trouve que l’armée a suffisamment de ressources humaines de qualité et n’a aucunement besoin de retenir quelqu’un contre sa volonté, si les textes lui permettent de partir. «L’armée ne se cramponne à personne. Nous avons beaucoup de capitaines valeureux», affirme-t-il avec force.
Mbaye THIANDOUM