CHOMAGE ET EMIGRATION CLANDESTINE : Le Syndicat national des gens de mer demande l'application du contenu local pour pallier ce problème




 
 
 
Le syndicat national des gens de mer offshore pétrole et gaz a fait face hier à la presse pour dénoncer, entre autres, la non-application de la loi sur le contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz. En effet, il est inadmissible pour le syndicat de parler de chômage et d’émigration clandestine, alors qu’il suffit d’organiser le secteur maritime pour pallier ces problèmes.
 
 
 
Par la voix de son premier secrétaire général adjoint, Meïssa Mbaye, le Syndicat national des gens de mer offshore pétrole et gaz a fait part de ses préoccupations, face à la presse, devant l’inertie de l’Etat qui tarde à réglementer le secteur. Ainsi, pour défendre l’intérêt des gens de mer, Meïssa Mbaye a d’emblée déploré la non-application de la loi sur le contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz qui, dit-il, donne des privilèges en matière de recrutement aux travailleurs sénégalais sur les plateformes. «Il est inadmissible qu’on parle de chômage au Sénégal, d’émigration clandestine alors qu’il suffit d’organiser le secteur maritime pour pallier ce problème du chômage. Nous voulons l’application sans délai de la loi sur le contenu local», exige le syndicaliste qui s’interroge sur l’existence même d’un «décret d’application» de la loi sur le contenu local.
 
Trop d’étrangers à Sangomar et Gta
 
 
Poursuivant, il déplore le nombre impressionnant d’étrangers dans les différentes plateformes Sangomar et Gta. «Les Sénégalais ont la capacité et sont habilités à travailler dans ces unités. Nous exigeons que l’on organise ce secteur pour que ces jeunes puissent y travailler. En effet, c’est ce qui de passe dans les autres pays étrangers ou la priorité est donnée aux jeunes du pays dans le contenu local. «Le ministère doit prendre ses responsabilités en faisant en sorte que les gens de mer puissent travailler en toute sécurité et puissent bénéficier des avantages qui leur sont accordés aussi bien par les conventions internationales qui régissent le traitement des gens de mer que par les textes nationaux comme la loi sur le contenu local», indique Meïssa Mbaye.
 
Enormes différences salariales entre les marins sénégalais et ceux étrangers
 
En outre, il a déploré la non-signature par le ministre du Travail de la Convention collective qui doit régir les relations entre travailleurs de mer offshore pétrole et gaz et leurs employeurs. Cette réglementation des relations entre employeurs et employés permettra, dit-il, de sécuriser les travailleurs autant sur le plan du traitement salarial que sur le plan de la protection sociale et sécuritaire. «Les marins continuent d’être recrutés sans contrat de travail dument signé par l'employeur et l'Agence nationale des affaires maritimes (Anam) qui est l'autorité en charge de réglementer les relations de travail entre l'employé et son employeur dans le secteur de la marine marchande. Des différences de rémunération considérables continuent d'exister entre les marins sénégalais et leurs collègues étrangers, et entre différentes plateformes (entre Sangomar et Saint-Louis par exemple) », dénonce le syndicaliste.
Par ailleurs, il s’est insurgé contre la non-disponibilité depuis deux ans du récépissé du Syndicat des gens de mer offshore pétrole et gaz au niveau du ministère de l'Intérieur. Mais aussi, la non-reconnaissance de la formation reçue par les gens de mer sénégalais par les employeurs. «Le Sénégal fait désormais partie des pays producteurs de pétrole et le gaz n’a même pas d’académie maritime. Si vous voulez faire des études supérieures, vous êtes obligés de partir en Côte d’Ivoire, au Maroc ou en France», s’indigne le syndicaliste.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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