Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a décidé d’inscrire la transparence dans sa gestion et a décidé de renforcer la collaboration avec la commission contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Une requête qui a été formulée par le député Thierno Alassane Sall. Il a aussi répondu, à sa manière, aux accusations sur les 8 milliards présumés.
Les projets de réglementation bancaire et de la microfinance ont été adoptés à l’unanimité à 144 voix des députés présents. Dans ses réponses, le ministre des Finances et du Budget a partagé la remarque du député Thierno Alassane Sall sur le contrôle budgétaire. «Avec la commission de contrôle budgétaire, nous avons décidé de renforcer la collaboration, avec l’organisation de séminaires de partage d’expérience et des cadres d’échanges sur la gestion du budget. Nous sommes là pour ça. C’est vous qui devez nous aider à nous recréer et à nous réinventer», indique d’emblée Cheikh Diba.
2900 milliards, l’amortissement de la dette antérieure
Cheikh Diba révèle aussi que le Sénégal travaille sur la maîtrise de son endettement. En effet, sur le service de la dette de 3800 milliards, il y a 3100 milliards à chercher sur le marché. Et, sur ce montant, dit-il, 2900 milliards représentent des amortissements de la dette antérieure. S’agissant des relations avec le Fmi et la Banque mondiale, Cheikh Diba annonce que son ministère travaille sur des réformes. En effet, avec les partenaires financiers, ça ne sera plus le Fmi qui va nous dicter la conduite à tenir. Aux clients qui contractent des prêts et qui ne parviennent pas à rembourser, il rappelle aux bénéficiaires que quand on contracte un engagement, l’on doit aussi s’engager à payer pour permettre à d’autres de bénéficier de prêt. Cependant, il ne partage pas la manière dégradante de procéder de certaines institutions de microfinance pour réclamer le paiement des prêts.
121.000 tonnes d’arachide déjà collectées contre 16.000 l’année dernière
Contrairement à ceux qui pensent que la réglementation est souple pour les banques, le ministre des Finances a révélé que les banques subissent une régulation contraignante. Sur la campagne de commercialisation de l’arachide, il révèle que la campagne se passe bien. En effet, une ligne de crédit a été mise en place avec la Bidc qui sert de garantie pour acheter les graines. Ce qui lui fait dire qu’il ne risque pas d’avoir une rupture dans la commercialisation. Pour l’exercice en cours, dit-il, 38 milliards ont été dépensés contre 5,8 milliards la même période l’année dernière. A pareille période l’année dernière, nous étions à 16.000 tonnes, aujourd’hui nous sommes à 121.000 tonnes d’arachide collectées et la campagne se poursuit.
«Il y a beaucoup de choses qui se disent autour du (…) ministre des Finances»
Avant de terminer, le ministre des Finances et du Budget a répondu aux accusations dont il fait l’objet sans aller dans le fond. «Nous allons travailler dans la sérénité parce que nous en avons besoin. Le contexte est très difficile. Ce qui est important c’est que nous soyons conscient de ce qui nous attend et que nous soyons quitte avec notre conscience». Diba de rappeler que ce pays vient de très loin : «des gens ont fait des sacrifices, y compris le sacrifice ultime. 80 personnes sont mortes pour le Sénégal. ‘’Dougn gnou gueuneu goré’’». Cheikh Diba d’embrayer avec son Département. «Le ministère des Finances fait l’objet de convoitises. Il y a beaucoup de choses qui se disent autour du ministère des finances, pour ne pas dire autour du ministre des finances lui-même. Les débats sont là, on n’entrera pas dans certaines considérations, puisque certains dossiers sont devant la justice qui fera son travail. Mais je puis vous assurer d’une chose : nous ne serons jamais pris à défaut», assure-t-il. Avant d’aller plus loin : «je n’accepterais pas que le président de la République ait plus de valeur que moi. Il peut avoir les valeurs les plus cardinales, mais je ne vais pas accepter qu’il en ait plus que moi. Le Premier ministre peut avoir les valeurs les plus cardinales mais je ne vais jamais accepter qu’il ait plus de valeur que moi. C’est le Sénégal qui compte. Je n’écoute pas ceux qui disent du mal».
M. CISS