CHEIKH BASSIROU MBACKÉ ABDOU KHADRE, PORTE-PAROLE DU KHALIFE GÉNÉRAL DES MOURIDES : «La Mouridyah n’est pas un mouvement, ni un parti politique, encore moins une association. Le Khalife n’a aucune obligation d’information lorsqu’il agit»




 
 
Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre se veut très clair. Le Khalife général des Mourides n’est pas obligé de parler de la situation sociopolitique du pays. C’était à l’occasion de sa déclaration de presse en prélude au Grand Magal.
 
 
Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre a fait face à la presse en perspective du prochain Grand Magal de Touba. Le porte-parole du Khalife a profité de l’occasion pour répondre à ceux qui demandent aux chefs religieux de parler plus souvent lorsque le pays est en ébullition. Pour Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, la Mouridyah n’est pas un mouvement, ni un parti politique, encore moins une association. «Le Khalife n’a aucune obligation d’information lorsqu’il agit. Il n’est pas obligé de communiquer sur tout ce qu’il fait, car il n’agit pas comme un chef de parti ou à l’image d’un président d’association. Ces derniers sont généralement astreints à rendre compte».
Parlant de Serigne Mountakha Mbacké, Cheikh Bass Abdou Khadre a présenté l’actuel Khalife général des Mourides comme un homme qui a passé toute son existence à œuvrer pour Serigne Touba. «Voilà un homme qui n’a jamais rien voulu pour lui. Serigne Bassirou Mbacké, son père et guide, l’avait d’ailleurs remarqué et dit», a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : «si le pays est aujourd’hui en paix, c’est grâce à Serigne Mountakha Mbacké. Il y a de ces choses que nul ne peut clairement dire ici, mais c’est ainsi».
Le porte-parole du Khalife général est revenu sur l’importance du Magal tout en précisant que c’est une épreuve qui implique chez le disciple une posture de dévotion. «Ce Magal symbolise la libération spirituelle du peuple Sénégalais. N’eût été ce voyage de Serigne Touba, nous tous serions spirituellement colonisés par le blanc, qui ferait de nous des acculturés. C’est en cela que ce départ pour l’exil du Cheikh est important à célébrer. Il suffit aussi de parcourir ses écrits pour se rendre compte que l’homme a souffert des affres de la vie et a été confronté à la méchanceté de l’ennemi, qui n’a jamais baissé d’un ton quand il s’est agi pour lui de chercher à lui faire du mal. On a forcément les larmes aux yeux si on parcourt ces récits. Serigne Touba, par conséquent, n’oubliera jamais ce jour où il devait partir pour l’exil et c’est lui qui a demandé que ce jour soit commémoré et qu’on rende grâce à Dieu pour lui avoir fait subir toutes ces souffrances. Des souffrances qui n’ont jamais cessé durant tout le voyage, mais qui ont été transformées en grâces dès qu’elles ont pris fin».
 
 
Khadidjatou D. GAYE
 
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