CHAVIREMENT DE PIROGUE DE CLANDESTINS AU LARGE DE MBOUR : La classe politique s’émeut et critique




 
 
 
 
 
Le décompte macabre des victimes du chavirement d’une pirogue transportant de candidats à l’émigration irrégulière se poursuit. Le bilan officiel provisoire fait état de 35 morts. La classe politique s’invite au débat. Au moment où certains compatissent et invitent l’Etat à trouver des solutions immédiates et des mesures qui s’imposent, d’autres sont en mode critique.
 
Après deux jours de recherches suite à l’annonce du chavirement d’une pirogue en partance pour l’Europe dimanche dans les eaux de Mbour, selon le bilan officiel diffusé hier, 35 corps sans vie sont pour le moment enregistrés : 9 corps lundi et 26 autres corps mardi. C’est le bilan des sapeurs-pompiers de Mbour donné à la presse après avoir suspendu les recherches qui doivent reprendre ce mercredi. « Pour le moment, le même dispositif est maintenu. Les recherches se poursuivent ce mercredi », précise la marine.
Face à cette situation, les réactions d’hommes politiques ne se sont pas fait attendre. Le président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale a interpellé sur la question le régime dans une vidéo devenue virale. Moussa Diakhaté demande au président de la République de prendre les décisions et mesures idoines contre ce fléau qui engloutit des centaines de jeunes dans l’océan Atlantique. « Nous interpellons les autorités de la République à réagir, il y a beaucoup plus urgent dans ce pays. Peut-être que le Premier ministre ne viendra pas faire sa Déclaration de politique générale. Mais cette situation avec les jeunes qui périssent en mer doit être réglée en urgence. Il faut prendre des mesures urgentes », a-t-il déclaré.
Abondant dans le même sens, la parlementaire de Mbour, Sira Ndiaye, pleure ses frères et sœurs. « En ces circonstances éprouvantes marquées par la disparition en mer de plusieurs de nos jeunes frères et sœurs mbourois, j'exprime ma profonde compassion à toute la population mbouroise ainsi qu'aux familles des victimes en particulier et leur présente mes sincères condoléances. Puisse le Tout Puissant accueillir nos défunts dans son jardin céleste et continuer à veiller sur les familles éplorées ! Ce fléau continue de faire des ravages énormes dans nos familles, quartiers et villes, nous devons redoubler d'efforts afin de le combattre définitivement », postait la députée dans ses réseaux sociaux. Le président du mouvement Agir s’invite au débat. Thierno Bocoum demande au gouvernement d’agir vite. « Le drame de Mbour m'a profondément bouleversé. J'ai une pensée pieuse pour nos compatriotes morts à la suite d’un naufrage. Je présente mes sincères condoléances aux familles des victimes. J'invite le gouvernement à réagir vite. L'heure est grave. Il faut passer aux actes », invite-t-il l’Etat du Sénégal. Et le maire de la capitale de la Petite Côte plaide. « Nous ne pouvons pas expliquer les motivations de ces jeunes qui bravent chaque jour les vagues de la mer. Mais il faut que la sensibilisation à travers les communautés et toutes les autorités soit renforcée », propose Cheikh Issa Sall.
Cependant, le président du mouvement Gueum Sa Bopp a choisi de flinguer le régime. « Mort tragique de 105 Sénégalais en 24 heures, Diomaye et Sonko aux abonnés absents » a déploré Bougane Guèye Dany dans une note transmise à la presse. Il dénonce ce qu’il appelle le mutisme du régime. « Qu’attend le Président pour décréter un deuil national ? Ce silence de nos gouvernants jadis très bavards traduit un aveu d’incompétence. Les fondamentaux de notre nation, bafoués, la stabilité du pays menacée, les querelles politiques font oublier les priorités. Forces vives, sauvons la République ! », dit-il. Comme Bougane, son confrère journaliste reversé dans la politique pointe un doigt accusateur sur le régime. Mamoudou Ibra Kane, dans son compte X, croit que le régime est sans solution. « Impuissance inquiétante de l’Etat face aux morts sur les routes et dans les mers. Le pouvoir est comme sans solution. L’espoir suscité par le duo Diomaye-Sonko s’amenuise. Le régime est rattrapé par ses promesses et la dure réalité. Le populisme a des limites », regrette le président du mouvement "Demain, c’est maintenant".
Pour rappel, le dimanche 8 septembre, une pirogue transportant des candidats à l'émigration vers l'Espagne a chaviré à 4 km des côtes de Mbour. Ce naufrage a causé plusieurs morts, et de nombreuses personnes sont toujours portées disparues.
 
BMS
 
 
 
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