Contrairement à leurs autres confrères, les avocats constitués pour le compte de l’Imam Alioune Ndao n’ont pas demandé la liberté provisoire. Par la voix de Me Moussa Sarr, ils ont souhaité que le juge entende le commissaire Ibrahima Diop et le commandant Issa Diack, chef d’escadron de la section de recherches à titre de simples renseignements parce que, dit-il, «ils ont des questions à leur poser». Selon les avocats, ça se passe ainsi dans le monde, car devant le tribunal où ils sont attraits, ces enquêteurs devraient venir s’expliquer sur les faits qui sont reprochés à leur client. Mais, c’était sans compter avec le représentant du Parquet qui a soutenu qu’il est surpris d’entendre cette demande de la part du représentant du pool d’avocats d’Imam Ndao. «Le tribunal est saisi d’une procédure qui avait déjà une base» a affirmé le procureur. Selon lui, il s’agit d’une demande fantaisiste qui mérite d’être rejetée. A son tour, Me Mounir Balal s’est dit surpris de l’attitude du parquet qui prend cette affaire comme quelque chose d’ordinaire. Selon lui, ni dans le réquisitoire du parquet, ni dans l’ordonnance de renvoi, il ne voit pas en quoi le parquet est inquiété d’entendre le commissaire Diop et le commandant Issa Diack. «Il est temps que l’on puisse permettre à la défense, avec l’accord du tribunal et dans le souci de préserver les droits de la défense dans un procès aussi grave, de demander la comparution de ces gens», dit-il. Sous un tonnerre d’applaudissements, Me Mounir Balal avait exigé de la Cour d’apporter les scellés qu’il voudrait voir devant le tribunal, de recevoir cette demande formulée et d’ordonner leur comparution à cette audience. Après que Me Balal a fini de faire ses observations, le juge Samba Kane lui a rappelé qu’on n’exige rien au tribunal ; par contre, on demande à la Cour, qui accorde. Ainsi, Balal s’est excusé en se rectifiant. Et le juge a refusé la demande.
F.D
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