Comme pour rattraper les deux ans de pause due au Covid-19, NdèyeSaly Diop Dieng et les femmes ont célébré le 8 mars hier avec la manière. Des centaines de femmes ont pris part à la cérémonie. Celles venues de l’intérieur du pays ont dû passer la journée au Grand Théâtre et puisque le déjeuner n’était pas prévu, elles se sont ruées vers les vendeuses de sandwich installées pour l’occasion devant les grilles du Grand Théâtre.Ces dernières disent être satisfaites parce que les affaires ont bien marché Les vendeurs de café et d’eau ont eux aussi abondé dans le même sens.
Le Grand Théâtre a refusé du monde hier. Plusieurs dizaines de véhicules stationnés sur le bord de la route, tout au long de grilles entourant le grand édifice et même dans l’enceinte dudit bâtiment, ont attiré notre attention depuis le rondpoint y menant. Il était 16 heures passéeset les lieux grouillaient de monde.Mais Les femmes continuaient d’arriver par groupes pour rejoindre celles qui, nous dit-on, étaient déjà sur les lieux depuis la matinée.Et pourtant, la cérémonie devait commencer officiellement à 16 heures. Nous nous sommes alors approchés de quelques-unes d’entre elles pour connaître le motif de leur présence en ses lieux de si bonne heure. En réalité, beaucoup d’entre elles ont quitté l’intérieur du pays tôt le matin et les véhicules sont venus les «décharger» directement là-bas.Elles étaient donc obligées d’y passer la journée en attendant le démarrage de la cérémonie. Et puisqu’aucune mesure n’a été prise pour leur déjeuner, elles ont été obligées d’ouvrir leurs pochettespour se procurer quelque chose à se mettre sous la dent. Heureusement pour elles, des vendeuses de sandwich avaientflairé le coup et sont venues se pointer malgré les injonctions des forces de l’ordre.
Des femmes présentes sur les lieux depuis 9 heures
Mère Fama, l’une des vendeuses de sandwich, a accepté de se prêter à nos questions. Toute joyeuse, distribuant des mots gentils à tout va, cette quadragénaires’activait devant son grillage sur lequel étaient disposés les poulets destinés à la vente. «Si seulement on pouvait avoir beaucoup d’autres occasions comme ça. Nous serions plus que contentes»,lance-t-elle avec un fou rire. A en croire Fama, son chiffre d’affaire a presque doublé en l’espace de quelques heures. Et à la question de savoir si elles ont la permission d’installer leur commerce sur les lieux, elle répond par la négative toujours avec le sourire : «les forces de l’ordre ont bien essayé de nous déguerpir, mais nous avons fait la sourde oreille. Et avant qu’elles ne reviennent, les gens nous avaient déjà entourés pour acheter. Alors elles n’ont pas d’autre choix que de nous laisser continuer», renseigne cette vendeuse.
A quelques pas de la table de Fama, un jeune, écouteurs aux oreilles,tasses à jeter entre les mains, se tenait devant son business de café Touba. Les gens s’arrêtaient devant lui, tendant mécaniquement une pièce de 100 francs et il s’activait automatiquement pour servir son client avant qu’un autre ne se pointe. Il opéra ainsi pendant près de cinq minutes sans accalmie. Et quand il a eu petit répit pour nous répondre, c’était pour confirmer les propos de sa «voisine». Abdoulaye se dit satisfait parce que les affaires marchent bien. «Les gens sont habitués au café Touba et avec cette fraîcheur, leur envie augmente. Loin de me plaindre, je rends grâce à Dieu, les affaires ont bien marché aujourd’hui», affirme le jeune vendeur de café.
Comme pour lui tenir compagnie, un autre jeune adolescent était lui aussi à côté puisant et distribuant rigoureusement les sachet d’eau aux passants moyennant une pièce de 50 francs. Moins bavard que ses aînés, Lamine se contentera simplement de nous montrer ses poches bombées pour nous faire savoir qu’il ne se plaint pas.
NdèyeKhadyDIOUF