CAS DE MEURTRES LORS DES VIOLENTS AFFRONTEMENTS Sonko accuse Macky, annonce une plainte devant la Cpi et impose son agenda



 
Meurtri par ces affrontements qui ont fait dix morts et des blessés, Ousmane Sonko a accusé le Président MackySall d’être responsable de cette situation catastrophique. Ce qui lui fait dire que MackySall est coupable de haute trahison et qu'une plainte sera déposée à la Cpi. Ainsi, remettant en cause la légitimité du chef de l’Etat, il entend lui imposer un agenda, car persuadé que le rapport de force ne permet pas à MackySall de discuter quoi que ce soit.  
 
En garde-à-vue depuis mercredi dernier à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane, le président de Pastef Ousmane Sonko a recouvré hier la liberté en faveur d’un contrôle judiciaire, suite à son inculpation par le Doyen des juges pour viol et menaces de mort. Cependant, pendant tout le temps qu’il était entre les mains des pandores, de violents affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre partout sur le territoire national. Lesquels heurts ont engendré des blessures, mais aussi des pertes en vies humaines. Face à la presse, il a brandi une liste de dix personnes tuées lors de ces manifestations. «J’ai le cœur lourd. Depuis quelques jours, mon sommeil se trouve très perturbé, non pas par cette affaire (Ndlr : cette procédure) parce qu’elle me laisse de marbre, mais parce qu’il y a eu trop de dégâts, trop de victimes, trop de meurtres, d’assassinats, trop de blessés, trop de personnes envoyées en prison. Nous nous sentons plus ou moins redevables de tous ces gens qui ont pris sur eux le risque de mener ce combat», relève d’emblée Ousmane Sonko qui,  dans la foulée, n’a pas mis de gants pour accuser le Président MackySall d’être le seul responsable de cette situation.
 
Macky et ses «affidés» à l’origine de cette catastrophe 
 
En effet, il se désole de constater que cette présente situation découle de «la cupidité et la boulimie de pouvoir d’un homme qui ne connait que le complot contre ses opposants, adoubé par une cour de laudateurs dont les plus en vue sont ses quatre affidés : son ministre de l’Intérieur Antoine Diome, son ministre de la Justice MalickSall, son procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye». A l’en croire, ce sont ces derniers qui ont pris le Sénégal en otage et nous ont conduit à cette situation catastrophique. ECe qui lui fait dire que le génie politique de MackySall consiste à comploter contre ses adversaires politiques, à les emprisonner, à retourner des adversaires politiques, etc.
 
MackySall coupable de haute trahison 
 
Selon le leader de Pastef, le chef de l’Etat, eu égard à tous ces manquements, est coupable de haute trahison. Ce, d’autant plus qu’il a manqué à son serment de respecter et de faire respecter la constitution.  Il a juré de protéger les citoyens du pays et de travailler à leur bonheur. S'il fait le contraire, il aura trahi les Sénégalais. «Il n’a pas le droit de monter son peuple les uns contre les autres. Un président n'a pas le droit de gouverner par la haine, l’arrogance et la rancœur et c’est malheureusement le style de gouvernance de MackySall», dénonce Ousmane Sonko, qui en veut pour preuve certaines questions sensibles dont les questions ethniques, religieuses et l’appartenance régionale. A cet effet, il a appelé la classe politique à une introspection et à ses ressaisir. Car persuadé que la politique, c’est l’opposition des idées, des opinions et des programmes, mais pas la haine.
 
Les forces de l’ordre ne sont pas payées pour gérer le service après-vente des comploteurs
 
Poursuivant, Ousmane Sonko a déploré l’utilisation des forces de l’ordre en pareille situation. «Ces forces de défense et de sécurité sont plus meurtries de la situation que les manifestants. Elles ne sont pas rémunérées par le peuple sénégalais pour gérer le service après-vente des comploteurs de MackySall. C’est dommage et c’est déplorable», serine le patron de Pastef qui n’a pas tari d’éloges à l’endroit des forces de l’ordre, notamment la gendarmerie dont les éléments du Gign chargés d'assurer sa sécurité ont fait leur travail «sans aucune brutalité et sans zèle et sans animosité».
 
Macky n’est plus légitime à diriger ce pays
 
Persuadé que le chef de l’Etat a trahi son peuple, Ousmane Sonko révèle que MackySall n'est plus légitime à diriger ce pays. Dans d’autres circonstances, dit-il, le peuple marcherait vers le palais pour le déloger. N’eût été la présence des forces de l’ordre, dit-il, la messe aurait été dite depuis longtemps. Seulement, il déconseille de le déloger et qu’il faut le laisser terminer son mandat. Puisque, dit-il, au terme de son second mandat, il quittera d’une manière ou d’une autre. A l’en croire, la révolution est déjà lancée et rien ni personne ne peut l’arrêter. «Aucune puissance interne ou externe ne peut plus l’arrêter», jure le patron de Pastef.
 
Imposer un agenda à MackySall
 
Galvanisé par ces fortes mobilisations, Ousmane Sonko invite à imposer àMackySall un agenda. Dans cette dynamique, la première demande consiste au dédommagement des victimes de ces affrontements, ainsi que l’arrestation et l’emprisonnement des auteurs de ces tueries. Dans cette logique, il a annoncé une plainte devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. S’y ajoute la libération de tous ceux qu’il considère comme des prisonniers politiques. Il a aussi exigé l’identification et l’arrestation des «milices de MackySall» ainsi que leurs commanditaires. Parmi ces commandements figurent également la restitution des droits civiques de Khalifa Sall et Karim Wade, mais aussi le respect du calendrier républicain pour l’organisation des élections locales, législatives et présidentielles. En plus de sommer le Président Sall de se prononcer publiquement sur son second et dernier mandat.
 
Mfdc : Sonko invite à déposer les armes dans 6 mois
 
Lors de cette conférence de presse, Ousmane Sonko a fait un appel à ses parents de la Casamance qui avaient pris les armes pour entrer en rébellion de déposer les armes. A l'en croire, ces mobilisations de ces derniers jours ont fini de démontrer que le Sénégal est un et indivisible. «Cette mobilisation exceptionnelle sans distinction de sexe de race et d’ethnies de région a fait tomber les stéréotypes et certaines croyances sénégalaises. Tous debout comme un seul homme pour dire que nous sommes un seul peuple, sans distinction. Le Sénégal vous a démontré en se battant non pas pour le fils de la Casamance mais pour un Sénégalais même s’il est originaire de la Casamance (…). Avant d’appeler à déposer les armes sans conditions dans les six mois à venir. «Que tout détenteur d’arme le dépose auprès de l’armée nationale et ensemble avec cette vaillante armée nationale que vous puissiez les aider à identifier les lieux d’emplacements des mines antipersonnel qui font des ravages dans la population innocente», plaide le patron de Pastef.
 
Moussa CISS
 
 
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