Lors de leur temps d’antenne à la Rts, la coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom a parlé des éléments préoccupants sur lesquels ils comptent se pencher une fois élus députés. Tahirou Sarr et ses camarades, qui déplorent la non-régularité des étrangers présents sur le sol sénégalais, estiment que le problème réside dans le fait que, depuis 1960, l'État refuse de délivrer des papiers aux étrangers. Déplorant les cas d’achats de documents d'état-civil, Les nationalistes/Jël Liñu Moom annoncent qu’ils comptent proposer un projet de loi qui audite l'état-civil et sanctionne ceux qui ont vendu un document d'autrui.
La campagne électorale de la coalition Les Nationalistes/Jël Liñu Moom, dirigée par Tahirou Sarr, se distingue par un discours fortement axé sur la préférence nationale, une rupture nette avec les partis traditionnels, mais surtout sur l’importance de régulariser les étrangers vivant au Sénégal. Tahirou Sarr et ses alliés ambitionnent de clore ce qu’ils appellent «l’ère des socialistes, libéraux et progressistes», pour instaurer une gouvernance davantage nationale et intègre. La coalition critique fermement le «système actuel» qu’elle qualifie de corrompu et inefficace, et elle propose un modèle de gouvernance qui valoriserait le peuple sénégalais en tant que détenteur exclusif du pouvoir.
Avant-hier, la coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom de Tahirou Sarr, lors de son temps d'antenne à la Radiotélévision sénégalaise (Rts), a évoqué de gros problèmes notés au niveau de l’état-civil. Selon ce candidat aux élections législatives, lorsque des étrangers viennent au Sénégal, au lieu de leur fournir des documents d'identification, il arrive qu'ils se retrouvent dans l'incapacité de justifier leur présence.
Par conséquent, quand ils demeurent longtemps sur le territoire, en cas de besoin de documents d'état-civil, ils sont souvent contraints d'acquérir des papiers de manière illégale. «Le problème réside dans le fait que, depuis 1960, l'État refuse de délivrer des papiers aux étrangers. Aujourd'hui, la population étrangère est devenue très nombreuse et beaucoup souhaitent s'installer durablement», a-t-il regretté.
D’après Tahirou Sarr, un même document d'état-civil peut appartenir à trois personnes différentes. Ce qui est regrettable. Par exemple, dit-il, «un Sénégalais qui vient faire baptiser son enfant repart avec le volet 1, tandis que le volet 2, qui doit être remis au tribunal de grande instance, est acheté par un étranger et le volet 3 par un autre étranger». «En cas de besoin d’une carte nationale d'identité ou d’un passeport, le papier est délivré au premier d’entre eux qui a fait la demande. La coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom compte proposer un projet de loi qui audite l'état-civil et sanctionne ceux qui ont vendu un document d'autrui », a indiqué la coalition.
Un discours qui semble accrocher les Sénégalais, d’autant que, à la grande surprise, la coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom est parmi les coalitions les plus suivies. En effet, en l’absence de sondages, interdits durant la période électorale, l’analyse des vues des vidéos de campagne diffusées par la Radiotélévision sénégalaise (Rts) offre un aperçu de la popularité des coalitions.
Selon les données analysées par Senego après quatre jours de campagne, le parti Pastef, dirigée par Ousmane Sonko, se démarque nettement en tête avec 170.000 vues. Derrière, la coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom, menée par Tahirou Sarr, cumule 47.000 vues. Cette liste propose un discours axé sur le nationalisme, avec des propositions comme la réciprocité sur les visas et l’expulsion des immigrés, rappelant certaines positions de l’extrême droite européenne.
La montée de la coalition Les nationalistes/Jël Liñu Moom, dirigée par Tahirou Sarr et actuellement en deuxième position en termes de vues sur les vidéos de campagne, interroge sur l’intérêt des Sénégalais pour des propositions nationalistes.
Il faut dire que le Sénégal n’est pas le seul pays où le nationalisme accroche les électeurs. Une tendance pareille est observée ailleurs, où des figures comme Donald Trump aux États-Unis, Giorgia Meloni en Italie, et Marine Le Pen en France attirent un public autour de thèmes similaires : déportation des immigrés, réciprocité et autres mesures protectionnistes.
La question à se poser c’est de savoir si ce succès numérique, encore préliminaire, se traduira par une adhésion électorale réelle lors du scrutin du 17 novembre.
Sidy Djimby NDAO