Maintenant, c’est Obama lui-même qui s’y met. L’ancien président américain a câblé Macky Sall pour évoquer la 3e candidature. D’après ‘’Africa intelligence’’, l’entretien s’est tenu en étroite coordination avec l’administration de Joe Biden, l’actuel chef d’Etat des Usa. D’après nos confrères, Macky Sall est resté évasif sur la question.
La liste des personnalités politiques qui tentent de faire revenir Macky Sall à la raison, quant à l’éventualité d’une troisième candidature en 2024, s’allonge. Selon nos confrères d’Africa Intelligence, Barack Obama a câblé Macky Sall. L'appel, qui s'est tenu à l'initiative de l'ancien président américain, a duré un peu moins d'une heure et portait sur l'élection présidentielle sénégalaise qui doit se tenir au mois de février 2024. Durant l'entretien, la question du troisième mandat a été directement évoquée par Barack Obama. L’ancien chef d’Etat des Usa a fait part de sa préoccupation, ainsi que de celle de l'administration de Joe Biden, sur l'impact qu'aurait une nouvelle candidature de Macky Sall. Nos confrères soulignent d’ailleurs que les deux hommes ont gardé un canal de communication direct, et ce, même après le départ d'Obama de la présidence, en janvier 2017. D’ailleurs, Barack Obama avait invité, une année après sa visite au Sénégal, Macky Sall au sommet États-Unis-Afrique. Raison pour laquelle Joe Biden lui a confié cette délicate mission de bons offices auprès de Macky Sall.
L'échange du mois d'avril s'est ainsi tenu en étroite collaboration avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken, lui-même ancien collaborateur d'Obama à la Maison blanche, de 2013 à 2015. Celui-ci a déjà pu évoquer le sujet à plusieurs reprises avec Macky Sall depuis cet hiver.
Washington dit non aux troisièmes mandats en Afrique
Officiellement opposé aux troisièmes mandats sur le continent, Washington ne cache pas sa crainte quant aux desseins du Président sénégalais pour l'élection de 2024, dans un climat social déjà tendu. Un sentiment amplifié par la place particulière que joue le Sénégal dans le dispositif africain de Washington : depuis le début des années 2000, le pays est devenu le principal allié des Etats-Unis en Afrique francophone, tant sur le plan diplomatique que militaire. Il est un passage obligé pour tous les secrétaires d'Etat, démocrates comme républicains indiquent nos confrères. Une position favorisée par l'excellente image dont jouit jusqu'à maintenant Dakar outre-Atlantique : le Sénégal est régulièrement présenté comme une exception démocratique dans une Afrique francophone plus que jamais fragilisée par la question de l'alternance politique.
Déjà l’administration de Emmanuel Macron avait émis des craintes quant à l’intention exacte de Macky Sall en plus de la mission de Barack Obama, Africa intelligence souligne que le locataire du Palais a été très évasif sur la question. Il a, à chaque fois, évoqué le délicat contexte régional, entre explosion de la menace djihadiste et émergence de juntes militaires. «Une situation qui pousserait plusieurs de ses pairs de la Cedeao à vouloir le voir rempiler au nom de la « stabilité régionale», selon ses mots.
Samba THIAM