Bras de fer avec l'Etat autour du contrat d’affermage: Le plan de guerre de la SDE



 
La Sénégalaise des eaux ne compte pas croiser les bras et se laisser conduire à l’abattoir sans se battre. La société compte user de tous les moyens de recours que lui procure la loi pour ne pas se faire évincer par Suez et les autorités. Outre les recours qu’elle compte déposer dès ce vendredi, un plan de guerre se prépare au sein de la boîte par les syndicalistes.
 
 
 
La Sde va se battre. Elle ne compte en effet pas se laisser enlever la sucette sans utiliser toutes les voies de droit qui s’offre à elle. Déjà, un recours gracieux auprès du ministère de l’Hydraulique (autorité contractante) sera déposé demain vendredi.
 
 
Un recours gracieux déposé dès demain vendredi
 
 
Si la commission des marchés du ministère répond et donne raison à la Sde, les faits s’arrêtent là, à moins que les autres soumissionnaires fassent un autre recours. Par contre si la commission des marchés ne répond pas au bout de cinq jours ou si elle donne une réponse défavorable, les responsables de la Sde, comme la loi le leur permet, vont saisir le Comité de règlement des différends (Crd) de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp).
Cette instance aura 10 jours pour répondre à l’interpellation de la Sde. Comme elle peut aussi demander une prolongation, en disant qu’au plan technique, il lui faudrait encore plus de temps.
Un cas de figure que nos interlocuteurs balaient d’emblée, parce que, selon leurs éclairages, l’Armp a travaillé étroitement avec la Dcmp dans le suivi de ce dossier.
 
Aucun espoir
 
 
En tout état de cause, même si la Sde va respecter les règles, nos sources signalent que les responsables ne placent aucun espoir dans le recours gracieux qui va être déposé demain au ministère de Mansour Faye. «La Sde va faire un recours gracieux. Mais c’est voué à l’échec. Notre espoir, c’est sur le recours qui sera introduit auprès de l’Armp», explique nos sources. Pour qui l’Etat veut faire un forcing pour donner le marché à Suez. «Il n’y a pas d’autres explications. Ce qu’il a expliqué ne tient pas debout. L’Etat a passé cinq mois à chercher la petite bête pour éliminer la Sde», a pesté notre source.
 
 
 
Jonction avec d’autres syndicats pour la lutte
 
 
Mais ce n’est pas la seule «arme» dont dispose la Sde. Après le Magal, le gouvernement aura des nouvelles des syndicalistes. Normalement, le 31 octobre prochain, il y aura une assemblée générale avec les travailleurs. Objectif : les sensibiliser, les informer par rapport à la situation et les inviter à la mobilisation.
 
 
Les emplois ne sont pas menacés
 
 
 
Et selon nos sources, les travailleurs n’écartent pas de s’ouvrir à d’autres syndicats dans ce combat pour faire entendre raison à l’Etat du Sénégal, même s’il n’y a aucune menace pour les emplois. «Nous avions signé un accord le 1er mai pour dire que le personnel de la Sde, au 31 décembre 2018, sera reversé dans la nouvelle société qui sera créée. La question de l’actionnariat aussi est verrouillée ! Nous nous étions battus pour que les travailleurs soient représentés dans le Conseil d’administration de la nouvelle société». Toutes ces questions, rapportent nos sources, feront l’objet de re-discussions avant la sélection définitive des différents actionnaires qui seront dans le portage de la nouvelle société.
 
 
Madou MBODJ

Dans la même rubrique :