Le verdict dans l’affaire des jeunes de Dougar est d’apaisement, pourrait-on dire. Des populations révulsées par la spoliation de leurs terres au profit de privé étranger se sont révoltées, jusqu’à s’opposer avec violence aux forces de l’ordre. Pour cela, ils ont été arrêtés et envoyés en prison et, finalement, ils ont été tous relaxés. Sermon du juge : «vous n’avez pas besoin de violence pour réclamer vos terres». Reste à savoir si ces élargis continueront à demander leur bien, après ce séjour carcéral que leurs avocats qualifient de simple intimidation. Le juge leur a-t-il donné raison en quelque sorte dans leur croisade pour recouvrer leur bien ? On semble bien souffler le chaud et le froid en l’espèce. En réalité, il est de notoriété publique qu’au Sunugaal, dans tous les conflits fonciers du genre ayant atterri devant la barre, les spoliés, bien que ne recouvrant presque jamais leurs terres, n’ont jamais été lourdement condamnés. Mais attention, comme la violence va désormais crescendo dans ce type de conflit, il est grand temps que l’Etat mette le holà sur ces dépossessions intempestives et que les investisseurs se tournent vers des terres neuves, inoccupées, qu’ils peuvent coloniser sans coup férir.
Waa Ji
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