On a connu le best-seller écrit par Pierre Bourdieu sous le titre «Contre-feux», espèce de potion magique contre le néo-libéralisme envahissant. Sous nos cieux, contre-feu et pare-feu sont des outils portés en bandoulière par nos politicards et généralement employés dans un rôle de leurre en vue de restreindre la propagation d’un scandale. Mais voilà qu’une nouvelle stratégie apparait sur le champ politique. Elle avait été naguère usitée par Samory Touré et plus près de nous par Lat-Dior Ngoné Latyr. Il s’agit de la «terre brûlée», qui consiste à mettre le feu derrière soi lors d’une retraite devant l’ennemi afin de ne laisser rien de consistant à ce dernier. He bien, en quittant la coalition Jotna, qui avait porté sa candidature à la dernière présidentielle, Ousmane Sonko ne fait pas moins. Face à l’offensive de Niangal soucieux d’élargir sa majorité en affaiblissant l’opposition, le Pastef et son leader n’attendent pas qu’on fasse le vide autour d’eux. La tentative sur Boubacar Camara étant édifiante à souhait, l’ancien inspecteur des impôts préfère abandonner le navire avant que le maître du palais ne le vide de son équipage. Une façon très claire de couper l’herbe sous les pieds du débaucheur.
Waa Ji
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