Boomerang: Spectre



Confisquer les biens d’autrui, quelles qu’en soient la raison et la justification, est toujours un acte de spoliation lourd de conséquences au plan social. C’est ce que vient de subir irrémédiablement Tahibou Ndiaye et sa famille. Toutefois, lorsqu’un agent public dont on ne connait aucun héritage familial d’importance se retrouve propriétaire de biens que ses revenus de «fonctionnaire» ne peuvent justifier, l’enrichissement illicite est vite suspecté. Surtout s’il se trouve à une station touchant au foncier, au fisc, au trésor ou à la douane, entre autres. Mais des Tahibou Ndiaye, il en existe à foison et si la montagne de la chasse aux sorcières a accouché d’une souris, c’est bien parce que le spectre est si large qu’il finirait par prendre au piège ses propres initiateurs. Alors, après règlement de quelques gros comptes, on en a fait un épouvantail. En tout cas, quoi qu’il arrive, Goorgoorlu fera toujours de cette exigence de reddition une demande sociale, car on ne peut s’enrichir impunément du service public. Mais, comme le couteau aiguisé par Njol peut être recyclé, il faudra conformer la Crei aux principes du droit et aux engagements internationaux du Sunugaal. Gare au retour de bâton !
Waa Ji
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