Nous faut-il changer de plat national ? On devrait bien, puisque le «ceebu jën» n’est plus ce qu’il était et depuis belle lurette. Pourtant, le riz est toujours là, même qu’on en produit plus. L’huile aussi, comme la tomate et les autres ingrédients. Mais le poisson, qui en constitue l’élément principal, a fortement été déprécié, s’il n’a pas tout bonnement disparu. Tant et si bien que nos pêcheurs, dépités, prennent la mer…pour émigrer. Et les morts dans ces nouveaux «boat people» se comptent par centaines. Or, nos autorités continuent à délivrer des licences de pêche et à signer des accords avec des pays tiers. Et c’est ce qui est révulsant, surtout que, régulièrement, nos pêcheurs artisanaux sont arraisonnés par des garde-côtes en Mauritanie, en Guinée-Bissau où ils vont chercher la ressource. Et le hic dans tout ça, c’est que la contrepartie visible des accords n’en vaut pas la chandelle. Quelques millions d’euros, par exemple, dans ce nouveau partenariat avec l’Union européenne qui s’annonce. Alors, de grâce, arrêtez de signer des accords de pêche, afin que les Sunugaaliens qui en vivent puissent rester chez eux et que le «ceebu jën» redevienne comme avant.
Waa Ji
Waa Ji