Ce ne sera pas du tout facile de convaincre les Sunugaaliens de se remettre sérieusement à respecter les gestes barrières, la distanciation sociale, d’éviter les rassemblements et de rester chez soi. Surtout en cette veille de fête de Tabaski, où le père de famille Goorgoorlu n’a la tête qu’au mouton, mais aussi aux habits de ses moutards, alors que maman Diek pense plus à ces cheveux naturels, son Getzner chez le tailleur du coin qu’aux condiments devant accompagner la viande le jour de la fête. Parce que, suivant les chiffres distillés par les services de Boy Yoff, le coronavirus revient à grands pas et en force, sous les habits de variants beaucoup plus pernicieux. Pourtant, cela ne se ressent pas dans le quotidien des Sunugaaliens, dont la majorité ne porte même pas le masque. Alors qu’un tour aux Hlm, à Petersen ou au marché Zinc de Pikine édifie sur l’engouement des préparatifs de cette fête. Et c’est la question léniniste qui revient : que faire ? En tout cas, les autorités tentent d’élever la voix pour appeler à la raison. Mais sont-elles audibles, après le mauvais exemple servi par Niangal le mois dernier ? Se vacciner, oui, à condition de trouver des doses. La quadrature du cercle.
Waa Ji
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