Boomerang: Muselière



Au pays de la palabre, quand la muselière devient obligatoire, jacter reste la quadrature du cercle. Et à moins de s’initier vite fait au langage des signes, les Sunugaaliens vont devoir limiter leurs échanges verbaux. Parce que Buurba Linguère a pris la décision de bander les visages afin de ne plus laisser échapper coronavirus des corps qu’il colonise, mais aussi d’en préserver ceux qui en sont encore exempts. Car, le confinement, quoi qu’on en pense, sera l’ultime recours. Et pour le moment, on va essayer la muselière à tout-va. Dans les lieux publics, transports, bureaux comme marchés. Approuvé ! Sauf qu’il faut rendre le masque disponible à gogo. En les distribuant comme on fait des flyers, aux passants, aux marchands et à l’entrée des moyens de transport. A ce dessein, l’Etat doit en faire des commandes fortes à nos tailleurs d’abord, mais aussi hors des frontières. Cela fait, le pendant serait de revoir le couvre-feu et, faute d’y mettre fin et de redéployer les forces dans le contrôle du bal masqué, d’en assouplir fortement les horaires. Le Ramadan étant là, les dévotions collectives restant problématiques, il faut permettre de jouir correctement du «xëdd» et du «ndogu».
Waa Ji

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