Comme la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, le Ramadan entame le virage vers sa dernière ligne droite. Et à cette étape d’une course dont la ligne de départ avait été des plus encombrées, les abandons sont bien nombreux, constatés à l’aune de la fréquentation plus assidue des restaus et autres gargotes du centre-ville, à l’heure du déjeuner. Mais également, le soir, à l’heure des prières surérogatoires du «nafila» dont les rangs, débordants sur les rues adjacentes des lieux de dévotion durant les premiers jours de jeûne, sont désormais des plus clairsemés, peinant même à remplir les mosquées. En vérité, les têtes commencent à être ailleurs. La Korité, fête pendante au Ramadan, occupe déjà les esprits. Et sur les télévisions, les défilés de mode vont rapidement prendre le pas sur les causeries religieuses. Quant aux aviculteurs, ils vont donner un coup de fouet à la croissance des gallinacés, invités d’honneur d’une fête dont ils feront les frais. Et durant ces jours qui nous séparent de la ligne d’arrivée, goorgoorlu sera soumis à une pression telle qu’il risque de dilapider ses maigres ressources dans les agapes d’un jour et de terminer le mois de juin sur les rotules.
Waa Ji
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