La vieille prémonition de paysans sans terre est en train de se réaliser sous nos yeux. Les coups de semonce avaient été tirés depuis Mbane et l’irruption de l’agrobusiness. Des milliers d’hectares sont attribués à des sociétés étrangères, perturbant l’écosystème agropastoral des zones concernées. Les paysans et autres pasteurs n’ont eu cesse de réclamer leurs terres et pâturages, dont ils usent depuis plusieurs générations. Rien n’y a fait et la spoliation continue. Aujourd’hui, c’est Ndengler qui est en scène. Et l’on nous dit que de propriétaires, les populations sont devenues simples métayers. On leur «prête» leurs terres pour un hivernage, leur faisant accroire qu’une solution définitive (en faveur de qui ?) sera trouvée à la saison sèche. On ne leur dit pas la vérité. Car si des terres affectées peuvent bien être désaffectés par le conseil municipal, un titre foncier enregistré en bonne et due forme ne peut être qu’exproprié pour cause d’utilité publique. Ce par la puissance publique. Pour dire que le bras de fer entre ces paysans devenus sans terre et ce «champion» sunugaalien pourrait finir en bain de sang, si l’Etat continue dans le dilatoire.
Waa Ji
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