Ce n’est pas au pas de l’oie qu’auront marché les étudiants à travers le pays, hier, mais bien au pas de charge. Sous la canicule et étreints par le Ramadan, les Ucadiens de la capitale ont battu le macadam jusque devant la Rts pour que justice soit rendue à Feu leur condisciple Fallou Sène. A Saint-Louis, point de départ du mouvement comme à Kaolack, entre autres, l’exigence est la même : justice pour Fallou et les têtes des ministres de l’Enseignement supérieur, des Finances et de l’Intérieur. Pour dire que tous les accords convenus récemment entre le gouvernement et les enseignants, pour désamorcer la crise scolaire, sont désormais mis entre parenthèses par la lutte estudiantine. Mais, ceux qui ont manifesté sans pouvoir marcher, toujours hier, ce sont les invalides de guerre. Ces mutilés des théâtres d’opération ont mis bas leurs prothèses pour camper devant les grilles du Palais. La raison, ils courent derrière une pension mixte depuis le mois de janvier. Mais comme ce n’est qu’un problème de sous, le distributeur automatique du palais ne devrait pas tarder à entrer en action. Surtout que le capitaine Dièye a créé au sein de la Grande Muette un brouhaha du tonnerre qu’il faut vite étouffer.
Waa Ji
Waa Ji