Boomerang: Exutoire



La nuit a été chaude, hier, à Ndakaaru et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. Réplique des manifestations de la nuit précédente à Touba, Diourbel, Thiès, Tivaouane. La rue est devenue un exutoire du tumulte intérieur de tous ces Goorgoorlus. Leur cible désignée, le couvre-feu dont ils ne veulent plus entendre parler. Mais est-ce la véritable raison ? Car ramené de 21h à 05h, la disposition ne dérange que les noctambules invétérés. Les transporteurs, eux, ont été compris, puisque Prési va satisfaire leur revendication de libérer le transport interurbain, avec en plus un bonus de 3 milliards. Il y a donc autre chose qui fait bouger ces protestataires. C’est le syndrome Georges Floyd. Les manifestations qui ont lieu aux États-Unis pour dénoncer le meurtre de cet Africain-Américain par un policier blanc semblent déteindre sur toute la planète, sous la forme d’un rejet de l’ancien système. Et si les prétextes diffèrent d’un pays à un autre, le dénominateur commun reste un désir de changement profond porté par les jeunes. Surtout que la pandémie du Covid-19 a mis à nu l’inefficacité de cette mondialisation, faisant voler en éclats cette solidarité de façade.
Waa Ji

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