Boomerang: Équilibre



Difficile de ne pas faire la remarque. On a beau fermer les yeux, boucher les oreilles, la consonance des noms égrenés à longueur de nominations en Conseil des ministres nous écorche l’esprit, tant elle penche vers une couleur du spectre national. Et ce n’est pas bon. Car l’arc en ciel est certes fait de diversité, mais c’est l’équilibre de ses tons qui fait sa beauté. Dès lors que cet équilibre est faussé, il disparait du ciel. Au Sunugaal, le poète président n’avait jamais été pris en défaut dans la recherche des équilibres, entre régions, religions, ethnies ou classes d’âge. C’est bien cela qui en faisait le père de la Nation, capable de donner un sens à l’homo senegalensis. Aujourd’hui, disons que ça branle dans les bambous. Les Sunugaaliens sont désabusés, car, même s’ils entendent de l’autorité un discours fédérateur, les actes sont loin d’être à la hauteur. Bien vrai que la compétence n’a ni couleur, ni origine ethnique ou religieuse, la non mise en compétition des postes de responsabilité, par un appel à candidature démocratiquement dépouillé, pousse à croire à une volonté délibérée de patrimonialisation et de népotisme. Et le commun désir d’une vie commune en prend un sacré coup.
Waa Ji

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