Un ancien Premier ministre, un ancien ministre, un ancien député, tous trois leaders de partis de l’opposition, interpellés, des dizaines de leurs militants avec eux, la souffrance pour d’innocentes populations et autres badauds, du fait des gaz lacrymogènes balancés sans discernement. Des jeunes déterminés, manifestant leur rejet du vote du projet de loi constitutionnelle instaurant le parrainage, dans un chassé-croisé avec les forces de l’ordre. Tel est le film déroulé dans les rues de Dakar, hier, au grand dam des commerçants et autres usagers du centre-ville, les uns obligés de baisser rideau, les autres pris entre deux feux. Tout ça, pour des nèfles. Car, à la place Soweto, sanctuarisé le temps d’une journée, les parlementaires ont joué une divine comédie très proche de «l’Inferno» de Dante. Ceux qui regardaient la scène de l’hémicycle ne se sont point reconnus dans ces messieurs et ces dames, prêts à s’étriper et faisant étalage de traits de caractère aux antipodes des valeurs sénégalaises. Les diatribes et les invectives échangées en direct, rien que sur des questions préalables, dénotaient du profond hiatus entre les deux camps. Tout ça pour rien, puisque de débats, il n’en eut point. Quel gâchis.
Waa Ji
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