Boomerang: Abomination



Malédiction africaine, le coup d’Etat militaire. Abomination en terre démocratique, il est souvent nécessaire et même salvateur, quand la dérive autoritaire entraine le potentat vers des rivages despotiques. Difficile de saluer ce qui arrive à la Guinée, mais aussi difficile de s’en offusquer, dès l’instant qu’on allume les fagots de la mémoire. Nul ne doute que le Président Condé ait été élu démocratiquement la première fois ; et tout le monde voyait la Guinée sortir de l’ornière, avec cet opposant au long cours. Mais la suite n’a pas été rose pour les libertés individuelles et collectives, pour la démocratie plurielle et la séparation des pouvoirs. Ces dernières années, sous le magistère de Condé, beaucoup de Guinéens innocents sont tombés sous les balles des forces de leur pays. Alors, quand aujourd’hui, parmi ces mêmes forces, certains viennent pour mettre fin à la souffrance du peuple, on n’applaudit pas comme ces citoyens qui ont jubilé, mais on observe, comme on le fait de la situation au Mali. Sunugaal a frôlé l’abime en mars dernier, mais croyons à ce que disait Léo poète, que des sous-officiers et officiers qui parlent latin et grec ne font pas de coup d’Etat. Les parlent-ils toujours ?
Waa Ji
LES ECHOS

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