Boomeran: Le calice jusqu’à la lie



Rares auront été les citoyens, comme Khalifa Ababacar Sall, à pousser Dame justice jusque dans ses derniers retranchements, c’est-à-dire user de tous les moyens que lui octroie la Loi pour confondre le Droit «inique» qui l’a envoyé en prison pour l’y maintenir. Trois longues années, durant lesquelles le désormais ex maire de Ndakaaru a été élu député, puis radié de l’Assemblée nationale. Des procédures enchainées et aboutissant toutes à la déchéance de l’homme politique ou confirmant celle-ci. Aujourd’hui que l’on suppute sur la possibilité pour le chef de l’Etat de profiter de la Tabaski pour gracier le détenu le plus célèbre de Rebeuss, ce dernier n’en a cure. Droit dans ses godillots de bagnard, Khaf mobilise ses conseils pour l’ultime passe d’armes. Un baroud pour l’honneur, dans la perspective de faire annuler une décision prise à l’encontre de l’élu du peuple, le privant du mandat que les Sunugaaliens lui ont donné, malgré l’hallali sonné pour le cerner. Combat perdu d’avance ? Tout ce qui précède le laisse bien croire. Mais, comme Sisyphe avec son rocher, l’ancien maire de la capitale accepte de boire le calice jusqu’à la lie.
Waa Ji

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