Au passage du ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme, les députés sont revenus sur l’effectivité des mesures de baisse des prix des produits de première nécessité prises par le gouvernement, l’absence de contrôle sur le terrain, entre autres sujets, avant de plaider pour des sanctions contre les commerçants véreux.
Le budget du ministère du Commerce, de la Consommation et des Pme est arrêté à 132 milliards en autorisation d’engagement (Ae) et 122 milliards en crédits de paiement (Cp). Une occasion pour les députés de relever les principaux problèmes qui minent le secteur. A cet effet, Massata Samb a mis l’accent sur la grève annoncée des petits détaillants (boutiquiers) le jeudi et vendredi à cause de la baisse qui leur est imposée. A l’en croire, le gouvernement devait leur donner au moins un moratoire d’un mois afin qu’ils puissent écouler leurs marchandises. Pour sa part, Aminata Dia est revenue sur l’inflation qui impacte les populations, notamment les plus démunies. En effet, en dépit de la mesure de baisse de certaines denrées de première nécessité, ces efforts, dit-elle, sont loin de permettre aux populations démunies de faire face à cette inflation. Cette baisse non respectée a été aussi décriée par Mame Diarra Fam. Contrairement au prix de 1200 francs retenu pour le litre de l’huile de palme, elle a acheté le litre, dit-elle, à 1600 francs. Ce qui n’est pas normal.
Sanctionner les commerçants qui refusent d’appliquer la mesure de baisse
Pape Seydou Dianko, précise que l’anarchie notée dans les marchés relève de la gestion exclusive des maires qui doivent lutter contre ce phénomène. Malheureusement, ces derniers, dit-il, n’assument pas leurs responsabilités. De l’avis de Maïmouna Sène, il faut sanctionner les commerçants qui refusent de respecter la mesure de baisse. «Lorsqu’il y a hausse, les commerçants n’attendent pas pour augmenter les prix, mais à chaque fois qu’il y a baisse, ils se réfugient toujours derrière un stock à épuiser pour ne pas respecter la mesure. Ce qui n’est pas normal. On doit les contraindre à baisser les prix», sérine le député de Bby qui déplore, dans la foulée, les boutiques «Parifoot» devant les établissements scolaires. Le député Malick Guèye des Parcelles-Assainies est également de cet avis. Il a relevé que les Parcelles-Assainies regorgent de jeunes qui sont au chômage et le Parifoot gangrène la jeunesse. Il a, à cet effet, appelé le ministre à réguler ce secteur à défaut de retirer ces boutiques dans les quartiers populaires. Aliou Dembourou Sow a axé son intervention sur la mesure de baisse qui concerne la location. Et, c’est pour s’interroger sur la date de l’effectivité de cette mesure de baisse.
Sanou Dione dit être sauvé de la hausse des prix par son mandat de député
Selon le député Sanou Dione, la mesure de baisse des denrées de première nécessité devait être précédée d’une étude sur l’impact de ladite décision. «Vous n’avez pas comme adversaire l’opposition et le troisième mandat. Votre principal adversaire, c’est le pouvoir d’achat. Il fallait d’abord réfléchir sur l’application des mesures avant de décider d’une décision de baisse», explique le député qui dit être sauvé de cette flambée des prix par… son mandat de député qui s’est traduit par une augmentation de ses revenus. Il a aussi invité le gouvernement à se garder d’ouvrir des fronts. Même l’opposition, dit-il, a cessé d’ouvrir des fronts. «Vous avez ouvert un front sur le troisième mandat et autre front sur la presse avec l’arrestation de Pape Alé Niang. On a besoin de paix dans ce pays, apaisez le pays», plaide le député de l’opposition. «On ne peut gagner tous les fronts, on doit apaiser le pays», martèle Mamadou Niang. «Un collègue a reconnu que ses revenus ont augmenté grâce à son mandat à la représentation nationale. S’il peut se glorifier de cette hausse, c’est parce que le budget de l’Assemblée a été voté ; donc les députés ne doivent pas s’opposer au vote du budget qui leur est soumis», raille Ndèye Lucie Cissé qui n’a pas manqué d’inviter le ministre à accélérer le recrutement des contrôleurs pour l’effectivité de cette mesure de baisse. Le député de Bby a aussi déploré la présence des bouillons qui inondent le marché. C’est un véritable problème de santé publique, relève-t-elle ; étant donné que tous les médecins sont unanimes que la teneur en sel des bouillons est trop élevée et occasionne des maladies cardiovasculaires.
Ibrahima Diop ne s’attend pas à ce que les mesures prises par le gouvernement sur la baisse des prix des denrées et du loyer impactent les populations. Il en veut pour preuve la « politique spectacle » du gouvernement à l’image du ministre du Commerce. Celui-ci, dit-il, passe tout son temps à faire le tour des télévisions pour défendre, pour nous vendre la troisième candidature de Macky Sall. Babacar Aba Mbaye a déploré le fort taux de fermeture des petites et moyennes entreprises (Pme). Et, cette fermeture de ces entreprises, dit-il, est due le plus souvent aux factures d’électricité trop chères. Se voulant plus précis, le président du groupe parlementaire de Yewwi, Birame Soulèye Diop, chiffre le taux de mortalité des entreprises en difficultés à 65%. Toutes ces entreprises disparaissent parce qu’elles n’ont pas de financement ou d’accompagnement.
M. CISS