L’émigration clandestine restera avec la pandémie du Covid-19 les deux plaies de l’année 2020. Et si la maladie est planétaire, les pirogues bigarrées qui accostent aux Îles Canaries ne proviennent que du Sunugaal. Les morts ont été nombreux, du fait de l’un ou l’autre, même si ceux qui ont péri dans les flots de l’Atlantique sont plus nombreux que ceux emportés par le virus. Quoi qu’il en soit, le bonheur recherché par ces jeunes ayant péri pour la plupart en mer rejaillit encore en malheur pour leur parents restés au pays. Si certains de ces derniers n’ont que leur yeux pour pleurer, cloitrés dans l’impossibilité de faire le deuil d’un fils dont ils ne savent rien, d’autres boivent le calice de l’amertume jusqu’à la lie. En plus de perdre un fils, des pères ont dû également faire face au glaive de la justice. A l’instar du père de ce garçon de 14 ans dont le visage innocent à fait la Une des journaux et qui ne voulait que la réussite de son rejeton en l’envoyant à l’aventure. Sa conscience restera un cachot pendant longtemps. Donc, les condamner n’arrêtera pas le rêve qui hante nombre de jeunes, soucieux de sortir de l’ornière afin d’aider des parents indigents.
Waa Ji
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