BOMBE SOCIALE: Les centrales syndicales sur le point de se retirer de toutes les négociations en cours à cause de Mariama Sarr



 
Sauf si le gouvernement vient à changer de ligne de conduite et ce dans les heures qui suivent, Macky Sall est parti pour vivre une situation de crise jamais égalée avec les centrales syndicales.
 
De sources sûres, les centrales syndicales sont sur le point de plonger le pays dans une situation de crise jamais égalée. A l’origine de cette situation, les centrales syndicales n’ont pas aimé leur mise à l’écart de la suite des négociations collectives sur les salaires, après qu’elles ont été autorisées au début à y participer. Selon une source, le gouvernement avait convié, au cours d’une rencontre à Ngor Diarama, toutes les centrales syndicales, pour discuter. Après lesdites discussions, il était question que les gens se retrouvent pour partager le rapport général produit à cet effet.
Seulement, selon nos sources, l’Etat, qui avait associé les centrales syndicales au processus, a tout bonnement décidé de les écarter. Pour quel motif ? Nos sources disent en tout cas que c’est la première fois dans l’histoire du Sénégal que le ministre de la Fonction publique décide de travailler directement avec les syndicats de branches et d’exclure les centrales syndicales.
Aucune centrale syndicale, nous a-t-on appris, n’a été conviée, alors qu’elles avaient fait les premiers termes de référence (Tdr). Dans ces Tdr, le gouvernement avait clairement mentionné que les centrales syndicales devaient être associées.
Les centrales syndicales qui ont eu vent de cette affaire sont en ce moment en train de fourbir leurs armes. «Les centrales syndicales sont en train de préparer une riposte. Et ça ne va pas être facile pour l’Etat. Les centrales syndicales peuvent décider de sortir de toutes les négociations en cours et d’engager la bataille contre l’Etat du Sénégal qui ne respecte aucun de ses engagements», souffle un haut responsable du mouvement syndical.
 
 
 
«Le gouvernement pris en otage par le G6»
 
 
Ce dernier déplore et accuse ouvertement : «on a l’impression qu’il a été engagé à des endroits et à des sommets de l’Etat un démantèlement et une destruction des centrales syndicales. Quand l’Etat choisit de contourner les centrales syndicales qui sont seules reconnues au niveau du Bit, au niveau des Institutions internationales, pour parler avec des syndicats de branches, il y a problème. Le gouvernement est pris en otage par un certain groupe de syndicalistes. A savoir le groupe du G6 et le gouvernement fonctionne exactement comme les gens le veulent, même si ils doivent fouler aux pieds le type de fonctionnement. Nous sommes dans le cadre d’une négociation collective et dans les négociations collectives, ce sont les centrales syndicales. Logique pour logique, si c’est une commission restreinte que l’Etat veut mettre en place, ce sont les centrales syndicales et non les branches qui doivent être ses interlocuteurs. Aujourd’hui, ils sont en train de mener en bateau les travailleurs. L’Etat avait commandité une étude et les gens devaient partager le rapport, mais à l’étonnement général, ils enlèvent les éléments les plus importants de l’étude. C’est-à-dire les annexes qui donnent les disparités salariales, qui donnent des informations…Ils ont enlevé les éléments qui permettent aux travailleurs d’apprécier la situation et de faire des propositions concrètes pour améliorer les salaires des fonctionnaires. Puisque les centrales syndicales sont dotées d’une expertise qui leur permet de mettre à nu ce que le gouvernement est en train d’ourdir contre les fonctionnaires, ils ont décidé de les exclure des négociations. Ce qui est un fait d’une extrême gravité».
Notre interlocuteur de rappeler que même le 1er mai, le président de la République ne reçoit pas les syndicats de branches, il reçoit les centrales syndicales. Aussi, pointe-t-il un doigt accusateur à Mariama Sarr : «la responsabilité incombe totalement et entièrement au ministère de la Fonction publique et à ses techniciens qui ne comprennent rien du tout et qui sont en train de céder au chantage et au terrorisme que leur impose un groupe d’organisations syndicales», fait savoir notre interlocuteur.
 
 
«Le Sénégal va vers des situations extrêmement difficiles du point de vue social»
 
 
Non sans regretter : «si l’Etat décide de contourner les centrales syndicales, de traiter directement avec les syndicats de branches, soit, c’est une entreprise de démantèlement des centrales syndicales qui ne dit pas son nom ou bien, l’Etat du Sénégal est en train de céder à un terrorisme verbal et à des menaces que lui imposerait un groupe qui cherche à s’accaparer et à légitimer une position de représentation qu’ils n’ont pas. En conséquence, le Sénégal va vers des situations extrêmement difficiles du point de vue social, parce que les centrales syndicales ont décidé de porter une riposte à la hauteur de l’affront à la hauteur de la faute que l’Etat est en train de faire», fait-on savoir côté syndical.
 
Madou MBODJ

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