BILAN SUR LE VIH SIDA A ZIGUINCHOR: Sur près de 1000 séropositifs, 250 seulement suivent correctement leur traitement, le reste perdu de vue



En marge de la Journée mondiale du Vih/sida, à l’hôpital régional de Ziguinchor, la structure chargée du suivi des personnes vivant avec cette maladie a fait un bilan peu rassurant, pour ne pas dire inquiétant. Selon le docteur Maguèye Diassé, médecin en charge de ces malades, il y a, à peu près, mille dépistés séropositifs à Ziguinchor, deux cent cinquante malades seulement suivent correctement leur traitement, et le reste demeure toujours introuvable. Ziguinchor cherche toujours ses malades porteurs du virus Vih/sida, portés disparus dans la nature. Cette situation est d’autant plus inquiétante que les autorités sanitaires de la région ont lancé un appel solennel à ces derniers pour qu’ils puissent venir suivre leur traitement au niveau de l’hôpital régional de Ziguinchor. «Cela risque de propager la maladie un peu partout. Donc, il faut prendre des mesures afin de les dissuader», signale un responsable de la structure sanitaire. «Parmi les personnes porteuses du Vih, il y avait six cent sept qui étaient suivies, autrement dit qui bénéficiaient de traitement normalement. Mais, aujourd’hui, si on ôte les personnes décédées et les autres, on se retrouve avec deux cent cinquante qui viennent régulièrement prendre leurs médicaments. Et les autres patients sont toujours introuvables, et c’est vraiment inquiétant», s’inquiète docteur Maguèye Diassé, responsable du service chargé du suivi des malades du Vih/sida.
Parlant de l’évolution de la maladie à Ziguinchor, docteur Diassé a de la peine à cacher son inquiétude. «J’allais dire, c’est très inquiétant. Surtout, avec ces personnes qui ont disparu et qui sont introuvables, mais aussi avec les autres qui ont arrêté brusquement leur traitement, cela risque de propager rapidement le Vih dans la région», ajoute-t-il.
Nonobstant les efforts consentis, dans la prise en charge des personnes vivant avec le virus, docteur Diassé a indiqué qu’ils sont confrontés à un problème de moyens financiers. «Ces malades disparus peuvent développer des résistances et quand ils transmettront le virus, il devient très résistant. Et cela va poser des problèmes dans la prise en charge», explique Dr Diassé. Qui estime que, compte tenu du contexte de la rareté des moyens, il serait important quand même de veiller à tout cela, pour ne pas revenir à la case de départ. «Le Vih, qui était une maladie mortelle dans les temps, est maintenant transformé en maladie chronique. Si on ne veille pas sur ces résistances, on risque de connaitre de sérieuses difficultés», prévient-il.
Toutefois, Dr Diassé pense que pour réduire la propagation du virus, le programme a mis en place «la délégation des tâches». Ce qui consiste, selon lui, à «rapprocher» les soins. «Il y a un taux assez important de perdus de vue. Et pour éviter l’émergence des résistances aux Arv, on a décidé de rapprocher les soins, pour qu’au niveau même des postes de santé, les malades puissent être suivis», a-t-il expliqué. La plupart des personnes malades du Vih sont pauvres Revenant sur les difficultés, M. Diassé affirme que le problème de prise en charge dans le cadre du régime alimentaire des malades est l’une des contraintes majeures. A l’en croire, la majeure partie de ces malades n’ont pas les moyens suffisants pour se prendre en charge correctement sur le plan alimentaire. «C’est parfois des Ong qui leur viennent en aide de manière sporadique», affirme-t-il. Non sans renchérir que les porteurs du virus méritent d’être soutenus.
Ahmet Coly

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