Différentes localités de la capitale portent les stigmates de violents affrontements entre forces de l’ordre et militants de Pastef. Aux Parcelles-Assainies, les manifestants ont réussi à défoncer la porte arrière de l’agence Sonatel avant d’emporter des téléphones et des ordinateurs, entre autres articles. La station-service de Dior vandalisée, le magasin Auchan Mermoz incendié, ainsi que deux bus DDD sur l’avenue Blaise Diagne.
Le procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang au président de Pastef, Ousmane Sonko, a été à l’origine de chaudes altercations entre militants et forces de l’ordre dans différentes localités de la capitale sénégalaise. Ainsi, des jets de pierres, des détonations de grenades lacrymogènes, des gravats qui jonchent les routes, des bus calcinés, des saccages de stations-service, entre autres, ont rythmé cette longue journée et installé un décor de ville fantôme en certains endroits. C’est le cas des Parcelles Assainies notamment entre le rond-point dit Case-bi et le croisement 22 et, les deux voix de Cambérène, Dior ou de violentes échauffourées ont opposé forces de l’ordre et manifestants jusque tard dans la soirée. Les jeunes, après avoir brûlé des pneus au rond-point Case-bi, ont été repoussés par les policiers. Mais, ils sont revenus plus tard, plus nombreux pour cette fois-ci contraindre le dispositif sécuritaire à se replier au niveau du croisement 22 devant le magasin Auchan. Les travaux du Brt sont arrêtés, les commerces fermés, les établissements scolaires situés dans cette circonscription ont également libéré les élèves. Les automobilistes surpris par ces manifestations ont été pris en otage par les embouteillages. Il fallait emprunter les ruelles de la cité Soprim pour contourner ces bouchons.
La Sonatel encore visitée par les manifestants
En début d’après-midi, les manifestants qui n’avaient pour cibles que le siège de la Sonatel Seydina Limamou Laye et le magasin Auchan ont poursuivi leur progression et ont réussi à se présenter devant le siège de la Sonatel. Pour rappel, ledit siège de l’opérateur de téléphonie n°1 a été réfectionné et la sécurité renforcée avec des grilles métalliques devant les baies vitrées, des portes extérieures et intérieures métalliques après le saccage de mars 2021. Ainsi, les jets de pierres et les tentatives répétées des jeunes pour défoncer les portes ont été inopérants. Les manifestants n’ont réussi qu’à défoncer une porte extérieure. Face à ce mur de fer, les manifestants ont défoncé le plafond extérieur au niveau de l’entrée, avant de mettre le feu au niveau des modules extérieurs de la climatisation et saccagé le poste de raccordement téléphonique. C’est finalement la porte de secours située à l’arrière du bâtiment qui a été défoncée par les jeunes. Certains manifestants ont réussi à emporter des téléphones, des ordinateurs et des modems avant l’arrivée des policiers. D’autres, par contre, ont été interpellés à l’intérieur de l’agence Sonatel avant d’être acheminés par des forces de l’ordre en civil dans le véhicule de la police. A l’arrivée des forces de l’ordre, un menuisier métallique a été dépêché à l’agence Sonatel pour davantage barricader les portes.
Les policiers à cours de munitions ravitaillés par moto Jakarta
Pendant ce temps, les forces de l’ordre qui étaient à cours de munitions ont été ravitaillés, non pas par un véhicule de police, mais par un moto Jakarta. Sans doute pour aller vite avec tous ces gravats et projectiles qui jonchent la route. A côté de l’agence Sonatel, la boutique de la station-service a encore été dévalisée par les manifestants, comme en 2021. Ils ont cassé les vitres avant de s’emparer de tous les produits. Auparavant, la station-service située à Dior a été également saccagée par les manifestants. Idem pour la permanence de Apr des Parcelles Assainies. Contrairement à 2021, le magasin Auchan a été épargné grâce à la perspicacité des forces de l’ordre qui veillent au grain, avec un impressionnant dispositif sécuritaire. En dépit de la volonté des manifestants de vandaliser ce commerce, ils ont été violemment repoussés à coup de grenades lacrymogènes. Cependant, ce gaz libéré dégage une odeur particulière. Outre son effet âcre et piquant, il entraîne la toux avec des vomissements. Et, plusieurs personnes en ont été victimes hier.
Deux bus DDD calcinés, le magasin Auchan Mermoz incendié
Outre les Parcelles Assainies, le centre-ville a été aussi le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et militants de Pastef. Les manifestants s’en sont pris aux véhicules de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk (DDD). En effet, deux bus ont été incendiés à hauteur de l’avenue Blaise Diagne près de Petersen, ainsi qu’un véhicule particulier. Le magasin de vente de pièces détachées dénommé Taïf automobile situé à côté du sinistre n’a pas été épargné. Un peu plus tôt, le magasin Auchan de Mermoz a été incendié par des manifestants. Ces derniers ont mis le feu au groupe électrogène et l’incendie s’est propagé dans le magasin. Les gendarmes arrivés plus tard, n’ont pu que constater les dégâts.
M. CISS