BILAN DES LACHERS D’EAU 56.000 personnes déplacées, 456 ménages dans des abris provisoires, 24 écoles à Bakel, 19 à Matam et 30 à Podor inaccessibles




 
 
 
Le débordement des fleuves Sénégal et Gambie consécutif aux lâchers d’eau des barrages de Manantali (Mali) et de Falémé a provoqué des inondations fluviales, causant des dégâts considérables, notamment dans les régions de Tambacounda (Bakel), Matam, Kédougou, Saint-Louis (Podor). Plusieurs villages riverains de ces régions ont été submergés. Des sites et bâtiments publics, notamment des écoles et des centres de santé, sont toujours inondés. Selon les estimations du gouvernement, plus de 56.000 personnes ont été déplacées à cause des inondations, 456 ménages, soit 3667 individus affectés, résidant sur des sites d’urgence spontanés au sein de leurs localités ; 24 écoles à Bakel, 19 à Matam et 30 à Podor étaient inaccessibles en raison des inondations fluviales.
 
 
 
Durant le mois d’octobre 2024, le fleuve Sénégal a connu une série de débordements liés à une pluviométrie exceptionnelle dans les départements de Bakel et de Matam, entraînant des inondations dans les zones habitées situées sur la rive gauche. Face à cette situation, les populations sinistrées dans les localités d’Aroundou et de Ballou (département de Bakel), d’Adabere, de Diella, de Goumal et de Lobaly (département de Kanel), de Boynadji et de Belli Diallo (département de Matam) se sont déplacées vers les zones non inondées tout en restant au sein de leurs localités. À ce jour, sont dénombrés environ 456 ménages, soit 3667 individus affectés, résidant sur des sites d'urgence spontanés au sein de leurs localités.
 
 
«18.000 enfants en âge scolaire sont actuellement touchés par la fermeture des écoles»
 
 
Les inondations ont perturbé les services essentiels, notamment la santé et l’éducation. Selon le bulletin de l’Unicef au 4 novembre 2024, 24 écoles à Bakel, 19 à Matam et 30 à Podor étaient inaccessibles en raison des inondations fluviales, ce qui a rendu impossible la reprise de l’enseignement pour les enfants. On estime que plus de 18.000 enfants en âge scolaire sont actuellement touchés par la fermeture des écoles, y compris les enfants déplacés. Cela s’ajoute aux 248 écoles à travers le pays, dont 130 dans la région de Dakar, qui n’ont pas rouvert à la rentrée scolaire début octobre 2024 en raison des inondations provoquées par les pluies. Bien que le nombre exact de centres de santé touchés ne soit pas connu, plusieurs seraient inondés, notamment six centres de santé dans la région de Tambacounda, le poste de santé de Diamel (Matam) et la case de santé de Gourikisamba Diom (Kanel), affectant l’accès aux soins médicaux de base pour des centaines d’enfants et de femmes.
Les enfants qui doivent faire face à des difficultés juridiques, car leurs certificats de naissance ont été perdus ou détruits par les inondations, constituent une autre source de préoccupation. Ces enfants peuvent rencontrer d’importantes difficultés pour accéder aux services de santé, d’éducation et de protection sociale. Les besoins en matière de soutien psychosocial pour les enfants touchés par les inondations, y compris ceux qui sont déplacés, devraient augmenter.
 
Le choléra guette les plus jeunes
 
Le risque de nouveaux dégâts aux infrastructures et de déplacements supplémentaires reste élevé, alors que les inondations continuent de se propager vers le nord-est du pays. La situation fait planer le spectre d’une crise sanitaire et économique, alors que des milliers de familles vivent des terres agricoles qui ont été et sont encore recouvertes par les eaux et que les risques de maladies transmises par l’eau et infectieuses, notamment le choléra, augmentent.
 
913,5 hectares de culture inondés
 
Sur le plan agricole, les dégâts sont énormes. En effet, pour ce qui concerne la riziculture, 913,5 hectares qui sont inondés. Sans compter les 200 hectares de culture sous pluie perdu qui concernent les spéculations que sont le sorgho, le maïs, le haricot…
 
Samba THIAM
 
 
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